Quelques heures à peine après le meurtre de l’étudiant Fallou Sene, le Gouvernement a procédé au paiement des bourses aux étudiants, alors que justement depuis des semaines, les étudiants faisaient la grève pour leur paiement. Une cruauté.
Dans notre pays, soit on est gouverné par des inconscients, soit par des inintelligents. Sinon, comment comprendre que le Trésor publique dispose d’assez de ressources et refuse volontairement de payer les bourses aux étudiants ? Cette thèse se tend à se confirmer, puisque quelques heures après le meurtre de Mouhamadou Fallou SENE, étudiant en Licence 2 de Lettres Modernes à l’université Gaston Berger de Saint-Louis par les forces de l’ordre, le Ministère de l’Economie et des Finances a procédé au paiement des bourses.
Ces bourses dont les étudiants réclamaient justement le paiement. Donc, il a fallu mort d'homme pour que l'Etat paie enfin ces allocations. Comme d’habitude, c’est le médecin après la mort. Ce qui est choquant dans cette tragique histoire, c’est que l'Etat avait bel et bien les moyens de payer ces modiques sommes à leurs bénéficiaires, mais qu'il n'en avait pas fait une priorité. Ils sont sans cœur ces gens payés sur nos deniers à ne rien faire, sinon gambader comme de petits cabris en jouissant de privilèges indus.
Ceux qui gouvernent aujourd’hui doivent se sentir petits dans leurs souliers. S’ils avaient un tout petit peu de dignité, ils allaient tous rendre leur démission. C’est triste de le dire, mais nos autorités ont une mémoire courte car ils n’ont rien retenu de la mort de Balla Gaye et de Bassirou Faye, tous morts dans des circonstances identiques. Mais eux, ils n’en ont rien à foutre de nos vies, puisque leurs enfants sont hors du besoin. Malgré cela, ils savent le rôle important que joue la bourse dans la vie d’un étudiant. Celle-ci, une fois reçu par l’étudiant, bénéficie à plusieurs personnes dont des amis et sa famille. C’est à croire que le gouvernement joue avec nos vies, ou petit peut être que ceux qui nous gouvernent ont des cerveaux de poissons.
Marie DIop-Reseaunews