Au Sénégal, les producteurs de noix de cajou de la région de Casamance pourraient se retrouver avec 30 000 tonnes de matière première non écoulée sur les bras en raison de la pandémie du coronavirus.
En effet, les acheteurs provenant essentiellement de l’Inde se font rares dans des zones de production comme Kolda, Sédhiou et Ziguinchor en raison des restrictions de déplacements liées à la maladie.
En outre, la pandémie et ses conséquences économiques ont accentué le déséquilibre entre offre et demande qui avait provoqué la chute des prix mondiaux l’année dernière. D’après Abdourahmane Faye, expert à l’ONG Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), une mévente pourrait coûter 50 milliards de Fcfa aux acteurs de la filière.
« C’est toute une filière, à l’entame de son envol, qui prend du plomb dans l’aile avec ce Covid-19, qui n’épargnera même pas la mangue, pour la même raison, le manque d’acheteurs. La morosité de la filière anacarde va affecter le port de Ziguinchor, qui connaissait chaque année un regain d’activité pendant la campagne de vente des récoltes de noix de cajou », souligne M. Faye.
Pour rappel, le Sénégal a produit environ 29 000 tonnes de noix de cajou en 2018 d’après le service indépendant de conseil commercial Nkalo.