Un président de la République qui corrompt les députés, promeut un militant incapable d’aligner deux mots en français en ministre de la République, alors qu’il est épinglé par les Corps de contrôle de l’Etat pour surfacturation. Voilà le président de la République qu’a le Sénégal.
En recevant les députés de la majorité présidentielle pour les entretenir entre autre des tenants et aboutissants de la réforme constitutionnelle qu’il compte introduire au parlement, le président de la République a conclu la rencontre en remettant à chaque député une enveloppe financière d’un million de francs CFA.
Si cela fait rire certains, c’est qu’ils n’ont pas compris les dangers qui nous guettent avec cet acte inqualifiable que le président Sall vient de poser. Cela n’est ni plus, ni moins que de la corruption. Il faut oser employer les mots justes pour qualifier les faits.
Au nom de quoi le président de la République se permet-il de donner gracieusement cette somme d’argent aux députés ? Et surtout, qu’aux seuls députés de la majorité présidentielle ? Que cherche-t-il en les soudoyant ? Les députés sont-ils affamés au point qu’ils aient besoin de la générosité présidentielle ? D’où provient cet argent ?
Corrompus et corrupteur doivent rendre des comptes
Cet argent, il ne fait aucun doute. C’est l’argent du contribuable que le peuple a mis à la disposition de celui qu’il a élu pour en assurer une gestion saine, et non le dilapider. Les députés sénégalais n’ont pas à se plaindre de leur traitement salarial. Ils sont très bien payés. Peut-être trop bien payé, eu égard de leur médiocre prestation.
Le président de la République, en faisant le choix de corrompre les députés en plein jour, avait un objectif. C’est réduire à néant le peu de crédibilité qui leur restait. C’est aussi un moyen pour lui d’accentuer son emprise sur les parlementaires qui ont tendu la main pour prendre l’enveloppe.
Les corrompus et le corrupteur doivent nous rendre des comptes. Le président de la République ne peut pas se transformer en corrupteur. Le peuple ne doit pas lui laisse faire. Il y va de l’avenir de notre système de démocratique. Parce qu’à force de corruption, celui-ci perdra toute sa crédibilité et engendrera son rejet par le peuple. Et bonjour les dégâts !
Macky Sall s’est empiré
Comment le président de la République peut-il mener une lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance et se transformer en corrupteur ? Quel exemple va-t-il donner aux administrateurs de deniers publics ?
Avec cet épisode, on comprend mieux maintenant pourquoi Cheikh Oumar Hann a été promu ministre de l’Enseignement supérieur, alors qu’il a été épinglé pour surfacturation par l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) quand il dirigeait le Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD).
Ce rapport incestueux que les politiques ont avec l’argent du contribuable doit cesser. Beaucoup croyait qu’avec son second mandat, le président allait changer positivement. Mais apparemment, Macky Sall s’est empiré. C’est pourquoi il ne faut rien attendre de lui pour une meilleure gestion de nos maigres ressources.
Mais après tout, le peule le mérite. Puisque la majorité d’entre nous l’ont choisi.
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