Décidément cette date 23 juin est chargée de symboles pour le Sénégal. En plus de marquer cette mini révolution qui avait poussé le gouvernement de Wade a retiré son projet de loi, portant ticket présidentiel, en 2011, elle marque aussi, le départ en exil de Karim Wade pour le Qatar, il y a trois ans maintenant.
Les sénégalais ne l’avaient appris qu’après coup. Mais le 23 juin 2016, Karim Wade, emprisonné pour enrichissement illicite par le régime actuel, quittait nuitamment la prison de Reubeus. Une opération hautement planifiée, dans le haut secret de l’Etat.
Et pour cause, c’est à bord d’un jet privé, accompagné du procureur du Qatar, que le fils de l’ancien président de la République, quittait sa prison et le Sénégal, après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle. Un protocole encore estampillé secret d’Etat.
Depuis, son retour au pays a été sans cesse annoncé, mais Karim Wade n’a plus humé l’air Sénégal. Même lors de la dernière campagne électorale pour l’élection présidentielle du 24 février dernier, alors qu’il était désigné candidat du Parti démocratique sénégalais.
Sa candidature à cette élection fut finalement invalidée par le Conseil constitutionnel, poussant le Pds à boycotter l’élection présidentielle. Une première depuis 1974, date de la création de ce parti par Me Abdoulaye Wade.
La décision de Me Madické Niang de se présenter en alternative, au nom de la famille libérale, avait sonné le glas dune rupture, aussi inattendue que fracassante, entre lui et son compagnon de longue date, Me Abdoulaye Wade.
Aujourd’hui encore, l’ombre de Karim Wade continue de planer sur le PDS. Qui divise, chaque jour un peu plus, les pros et les anti Karim Wade.
Des deals, notamment cet autre protocole, de Conakry cette fois, qui aurait été noué en pleine campagne électorale, entre Me Wade et Alpha Condé, sont évoqués, pour permettre à Karim Wade de rentrer au bercail. Mais jusque-là, point d’ombre de l’ex détenu de Reubeus au Sénégal.
Il se dit également que le dialogue national, entamé, devrait être un haut lieu de négociations pour que le fils de l’ex chef de l’Etat rentre au pays, de même qu’à Khalifa Sall de quitter Reubeus. L’attente se poursuit...
Bachir Seck