Hamath Dansokho est donc parti il y a quelques heures, ce vendredi saint. Juste après qu’on ait mis en terre à Saint-Louis, un autre grand homme de notre payes : Jacques Diouf. Il y a de ces coïncidences qui interrogent sur nos vies, nos destins.
« Le Grand », « Hamath », et souvent » « camarade », je passais de l’un à l’autre sans transition.
Hamath était de ces hommes politiques qui deviennent de plus en plus rares sous nos cieux : les convictions chevillées au corps ; le sectarisme banni de leurs combats politiques. Avec toujours le sourire. D’une lucidité pour analyser, appréhender les soubresauts de notre époque, de notre société, et qui proposaient des réponses.
Que de générations de militants, tu contribuas à former ; que de combats, tu livras avec des centaines, voire des milliers de militants, compagnons de routes, des routes trop souvent semées d’embûches, voire carrément dangereuses.
La dernière fois qu’on s’est vu, il y a moins d’un an, c’est ton fils, ton ange gardien, Alcaly, qui m’amena chez toi. J’ai eu un choc en te voyant. C’est toujours pénible de voir des êtres chers, des amis, jadis pleins de vie, dans un état de dépendance totale. Mais ainsi va la vie, avec ses tragédies, ses assauts perpétuels contre le vivant.
Je sais que d’autres, amis et camarades de combat, plus indiqués que moi, te rendront des hommages plus ... adéquats. D’autres, hypocrites, feront des témoignages convenus. Comme d’habitude dans ces circonstances.
Pour ma part, je veux juste partager (si tant est qu’un tel partage soit possible) la douleur de ta famille, qui a traversé avec toi, auprès de toi, cette longue épreuve de la vie : ta maladie. Courage à tous.
Salut, le Grand.
Repose toi enfin en paix !
DEMBA NDIAYE