Le péché du Pauvre-Riche Babacar Ngom

Le boss de la Sedima s'est voulu mélancolique dans sa sortie médiatique dont le genre journalistique inconnu est révélateur de son désarroi. Sur le fond, une plongée dans son passé du pauvre Sénégalais "gorgoolou" n'effacera guère l'image hideuse et gargantuesque de ce riche sénégalais obnubilé par les terres de Ndingler. Faisant fi du caractère sacré de la terre dans ce pays . Il s'est lancé dans une conquête terrienne sans morale.

Cette conquête immorale est révélatrice de l'esprit de certains fortunés. Parce que très souvent, les riches veulent s'enrichir davantage et les pauvres aspirent à s'affranchir de la pauvreté. Deux aspirations que l'humoriste français Coluche a si bien résumé : " les aspirations des pauvres ne sont pas lointaines de celles des riches". Que veulent ses riches Sénégalais ? S'enrichir davantage ? Certainement oui, car c'est le réflexe naturel du riche, surtout de celui qui a connu les abysses de la pau vreté. C'est pourquoi le pauvre se bat tous les jours pour sortir de cette situation. Le contraire aurait été une catastrophe pour notre pays. Et ceux qui s'en sortent deviennent parfois des rapaces doublés d'une cupidité violente. 

Et ça, c'est le type de riche sénégalais qui est insolent dans sa richesse. Une belle maison dans un endroit huppé, une fréquentation affairistes peu probes, parfois traîner des casseroles et avoir une posture qui n'a que faire des règles élémentaires qui régissent la Res-publica. Avec notre nouveau statut, on se croit tout permis. Mieux, on croit qu'on peut tout acheter. Même la dignité de ses compatriotes. C’est méconnaître certaines réalités sociales et culturelles du pays.

Babacar Ngom et sa maisonnée se sont entourés d'une ribambelle de "griots" qui font offices d'hommes de confort. Inarrêtables en psaumes dithyrambiques à l'endroit de leur argentier affabulé de « président » à tout bout de champ, le patron se croit dans un nuage.

Mais on a appris avec le patron de la Sedima que la richesse n'ouvre pas toutes les portes. Et lui-même l'a appris a ses dépens. Il a compris que dans un pays où le riche croit que tout a un prix, qu’il y a des hommes et des femmes qui ont encore la dignité en bandoulière.

À Ndingler, le pauvre paysan a décidé de boire dans son petit verre bien que le roi du poussin ait bénéficié des atouts et atours de l'État. Mais il n'aura jamais le dernier mot sur les dignes fils de ce village. D'ailleurs, il a déjà perdu cette bataille au regard de la situation de l'opinion publique.

La morale dans cette histoire est que malgré l'immensité de la richesse de la personne, il vous manquera une petite aiguille que le pauvre garde jalousement pour coudre ses haillons.

Reseaunews