ŒUVRES AFRICAINES VOLÉES PAR LA FRANCE : 70.000 OBJETS RECENSÉS

Présentement à Dakar dans le cadre de la 13^e édition de la Biennale de l’art africain contemporain, où il animait une communication sur la « Problématique de la restitution des biens culturels africains », l’écrivain sénégalais, Felwine Sarr, a soutenu que le point sur le projet de « restitution temporaire ou définitive par la France des œuvres appartenant à l’Afrique » qu’elle avait volée pendant la période coloniale avance à grand pas. Nommé par Emmanuel Macron avec Bénédicte Savoy, historienne de l’art et membre du Collège de France, M. Sarr a révélé qu’ils ont eu une séance de travail avec les conservateurs du musée du Quai Branly, ainsi que la direction du Patrimoine du ministère de la Culture française. Cette rencontre d’après lui, a permis de repérer 70.000 objets dans ce musée, dont 50.000 environ pour l’Afrique subsaharienne, rapportent nos confrères du « Soleil ».

D’après l’auteur d’Afrotopia, la démarche qu’il a adoptée avec sa collègue Savoy, a été de constituer un premier cycle de conservateurs, de directeurs de musée, de philosophes, de juristes, de militants associatifs, afin d’aider à réfléchir sur la question, et d’en saisir tous les contours. Après cette étape, des ateliers de travail seront organisés pour inviter les professionnels et les acteurs des milieux culturels et ceux liés aux questions du patrimoine. Et selon lui, « L’une des premières questions est de déterminer les objets concernés et leur provenance. Aussi, s’agit-il pour nous de procéder à un inventaire et à une cartographie des œuvres concernées afin d’en connaître la nature, la quantité, les lieux de provenance, aux fins de pouvoir déterminer des critères de restituabilité ». Citant Amadou Makhtar Mbow, ancien secrétaire général de l’UNESCO qui disant selon M. Sarr, que la restitution de ces œuvres permettrait aux peuples africains de recouvrer une partie de leur mémoire et de leur identité.

Marie DIOP avec Le Soleil