Parler de Tanor sans émotion

20 - Août - 2019


« Ne souhaitons pas que tout le monde pense comme nous. L’uniformité des sentiments serait odieuse. » - Anatole France

Paraphrasant André Maurois parlant des théories de Docteur James dans son ouvrage Les Mondes impossibles, nous avouons, nous aussi, que nous avons longtemps hésité avant d’écrire ce texte. Nous savons qu’il étonnera, voire déplaira ceux qui sont endoloris par la disparition d’Ousmane Tanor Dieng. Quelques-uns douteront de notre bonne foi, les autres de notre bon sens. Nous aurions nous-même pensé comme eux si l’analyse ne tirait pas son essence de l’histoire politique de l’illustre disparu et de son parti. Aussi, loin de passer pour un iconoclaste blasphémateur, avons-nous jugé honnête, à travers une trajectoire de pensée différente mais non discordante et au risque de susciter des réactions épidermiques et primesautières de certains apologistes « diengolâtres », de parler, hors de la transe hagiographique, de la facette sue et tue de l’homme politique Tanor, brut de décoffrage.

Dès l’annonce du décès d’Ousmane Tanor Dieng le 22 juillet dernier, l’ensemble du champ politico-médiatique, comme un rituel, s’est exprimé pour lui rendre un hommage unanime. Belle tradition républicaine, sans doute, mais teintée d'un total pharisaïsme. En politique, la mort élève mystérieusement les hommes et les femmes même les plus piètres au grade panthéonesque. En pareille occurrence, il est facile d’imiter les éloges funèbres au cours desquels on célèbre la gloire de l’illustre disparu. Il ne s'agit pas pour nous de pleurer non plus, pour ne pas nous confondre avec tous ces tartuffes qui ont ouvert leur robinet lacrymal, histoire de faire croire que la mort de Tanor a provoqué en eux une certaine tristesse. Nous ne voulons pas tomber dans cette compétition d’hommages démesurés et d’encensement hypocrite que seule la circonstance de la mort dicte ; chacun essaie d'affirmer et d'afficher sa consternation par des larmes dont nous pouvons interpréter leur juste portée.

Ainsi des confidences, des témoignages des anecdotes pleuvent de tous côtés car beaucoup (les vrais amis comme les contempteurs), à travers cette mort, cherchent afficher ostensiblement les beaux et excellents rapports qu’ils entretenaient avec le célèbre disparu. On a pu voir pour Ousmane Tanor Dieng comment certains se sont précipités pour crier qu’il était « un homme d’Etat, un Républicain, un socialiste convaincu, un visionnaire, un génie politique, un visionnaire, un homme élégant, un énigmatique gentleman taciturne, beau et discret, le meilleur des meilleurs et tutti quanti. » S’agit-il de témoignages sincères ? Nous restons sceptique. On sait que les Sénégalais nécrolâtres vénèrent les morts et les sacralisent. Nous savons combien ils peuvent dissimuler ce qu’ils ont dans la tête et dans le cœur en pareille circonstance. C’est le summum de l’hypocrisie.

Ainsi en quelques jours, le florilège de beaux témoignages qui a plu sur la tombe de Tanor peut faire l’objet d’une hagiographie post-mortem qui pourra trôner dans les rayons de la bibliothèque de la Maison du Parti. Mais une telle unanimité pour un homme politique controversé ne peut guère passer inaperçue et être exempte de critiques. Que vaut donc cet élan de sympathie et de compassion subit pour celui qui a été toujours critiqué par plusieurs de ses camarades de parti, ses alliés d’aujourd’hui et ses adversaires politiques de toujours ?

Ayant vécu l’ère de l’ascension politique d’Ousmane Tanor Dieng (OTD), connaissant ses amis et ses ennemis, ses adversaires et ses thuriféraires, nous savons très bien qui est triste et qui ne l’est pas pendant la période de deuil. On sait qu’en politique, les actes ne sont jamais gratuits. Plus les paroles sont belles, plus les actes qu’elles cachent sont plus nuisibles, plus les larmes coulent, plus la souffrance qu’elles expriment est moindre. Au risque de briser cette mise en rang et de nous attirer les foudres jupitériennes de ses amis et autres sympathisants (posthumes pour la plupart), nous nous objectons aux thèses fantaisistes qui veulent faire croire que OTD figure parmi les rares hommes d’Etat que le Sénégal ait jamais produit. Les hommes d’Etat sont une espèce rarissime en voie même de disparition tandis que les hommes politiques, distingués par leurs actions politiciennes ou engendrés par la propagande médiatique, fourmillent. Et Tanor n’en est pas un. A ce jour, seul Mamadou Dia, le président du Conseil gouvernemental au début des années 60, demeure l’unique et véritable homme d’Etat du Sénégal.

Tanor homme politique et non homme d’Etat

Aujourd’hui Tanor mort, tout le monde, ses alliés de circonstances, ses ouailles, ses partisans, ses adversaires, ses ennemis se fondent et se confondent en éloges posthumes pour louer sur fond d’hypocrisie pour la plupart ses qualités d’homme d’Etat exceptionnelles. Mais rien dans son cursus politicum n’autorise à qualifier Tanor d’un homme d’Etat. Tout le monde s’accorde à dire qu’il est mort avec un tombeau de secrets qui auraient secoué la République en cas de déballage. Et rien qu’en cela, Tanor est un homme d’Etat. Si garder un secret d’Etat jusqu’à la tombe certifie la qualité d’homme d’Etat, alors le Sénégal en regorge parce qu’ils sont plusieurs, morts en emportant des secrets qui concernent l’Etat. Si Tanor est un homme d’Etat, que devrait-on dire du tout-puissant Jean Collin, son mentor inspirateur et formateur ? Et il est de notoriété publique que jamais, le Sénégal n’a produit un politicien aussi machiavélique que l’homme de Ndiaffate tant dans sa vie privée que publique. Il a utilisé sa posture dans l’Etat comme une épée de Damoclès pour tenir en respect ou éliminer plusieurs hommes politiques sous le régime socialiste. Tanor s’est abreuvé à la source collinesque et a fini par assimiler les méthodes machiavéliques du maître. Sa position de force dans les années 90 lui a permis d’asseoir son autorité et d’écarter tous ces prétentieux qui ont songé guigner le fauteuil d’Abdou Diouf à la présidence du parti et à celle de la République. Tout ce qui pouvait endiguer son projet successoral était farouchement combattu. Mais un homme d’Etat n’a pas de temps à perdre pour des intérêts politiciens personnels. Seul le destin collectif le passionne.

Toutefois, avoir été ministre d’Etat pendant une certaine partie de sa carrière politique ne confère pas la qualité d’homme d’Etat. Dans la gestion des affaires de l’Etat, Tanor n’a jamais excellé. Pendant qu’il était aux responsabilités, il n’a jamais osé diriger un ministère technique qui mettrait en exergue ses compétences d’homme politique, voire d’homme d’Etat. Toujours sous l’édredon du cabinet présidentiel faisant les carrières des soumis et défaisant celles des insoumis. L’homme d’Etat procède du monde des réalités, c’est-à-dire d’un mérite, d’une vision, d’une action, d’un bilan. Par conséquent, la qualité d’homme d'État suppose la capacité de tenir un cap au service d’une vision, mais aussi celle d’obtenir des résultats concrets et durables. Un ministère des Services et Affaires présidentiels, cette grande trouvaille d’Abdou Diouf au service exclusif de sa personne, ne pouvait pas permettre à OTD de déployer ses talents d’homme d’Etat.

L’homme d’Etat doit être guidé, en toute circonstance, par l’intérêt commun et non les calculs politiciens, calibrer ses décisions à l’aune des intérêts de sa société. Il doit savoir dynamiser son parti tout en ayant le souci de ne jamais le diviser pour des intérêts personnels ou groupusculaires. Si aujourd’hui le PS se trouve dans un état dégénératif de collapsus, c’est à cause de l’héritier putatif à qui Diouf a légué le Parti un certain 30 mars 1996. A partir de cette date, Ousmane Tanor Dieng, qui n’a rejoint le bureau politique du PS qu’en 1988 et dont le court parcours politique n’est caractérisé par aucun haut fait d’arme, dispose de tous les pouvoirs au sein du parti et tous les attributs afférents. Ainsi, après plus de deux décennies, le PS, sous le magistère de Tanor, a entamé une descente irréversible aux enfers ponctuée par des scores qui fondent comme beurre au soleil d’élection présidentielle en élection présidentielle. De 2000 (41,51%), en passant par 2007 (13,5%) jusqu’en 2012 (11,30 %), le parti fondé par Léopold Sédar Senghor en 1948 semble être arrivé en fin de cycle avec Tanor. Nonobstant cette batterie de défaites successives, jamais Tanor, politiquement ménopausé, n’a songé se retirer au profit des jeunes comme Khalifa Sall apte à donner un nouveau souffle au Parti socialiste évanescent, voire moribond. Lui-même avait déclaré qu’il ne serait plus candidat à une autre présidentielle après 2012. Révolté, le jeune Malick Noël Seck vociféra : « Il a été confié à Tanor une mission à la réussite de laquelle il a failli. Il est aujourd’hui au Parti socialiste ce que l’écharde est à la blessure, et il ne partira pas tant que nous ne l’aurons pas nous même extirpé. Il est nécessaire, urgent et impératif qu’il soit destitué. Convergence socialiste ne saurait soutenir une liste qui n'a plus rien de socialiste. » Mais en dépit de son dernier échec à la présidentielle, et d’une contestation de son leadership qui sourd au sein du PS, Tanor se dédit et annonce sa candidature au XVe congrès du 5 juin 2015 qui le réélit comme Secrétaire général du PS dans des conditions littéralement non transparentes. Finalement, les instances du parti de Colobane ne fonctionnent plus et l’instance faitière a fini par le transformer en wagon à la remorque de la locomotive apériste.

Tanor, un leader contesté

La descente aux enfers du PS a commencé depuis ce fameux congrès de mars 1996 sans débat où Abdou Diouf, arbitrairement, a adoubé Tanor comme numéro 2 du parti et son potentiel successeur à la tête de l’Etat. Et cela a eu comme conséquences désastreuses la déconfiture du PS et sa déchéance en 2000. Et ceux qui pensaient que la perte du pouvoir était le moment opportun pour rabibocher la formation socialiste en capilotade, auront vite fait de déchanter, puisque Tanor devenu le seul capitaine à bord, Abdou Diouf ayant tiré sa révérence, n’a pas fait preuve d’ouverture et de rassemblement. Conséquence : des apparatchiks du parti tels que Robert Sagna, Mamadou Diop, Souty Touré, Abdou Khadre Cissokho (qui a opéré un come-back spectaculaire), Moustapha Kâ, Madia Diop, Amath Cissé, Abdoulaye Makhtar Diop et Mamadou Diop, réunis au sein du courant contestataire « Démocratie-Solidarité », claquent la porte pour prendre leur destin en main. L’homme d’État visionnaire, maîtrisant la complexité de son parti et percevant l’intérêt commun de ses partisans, doit savoir calibrer son action en fonction de l’évolution des circonstances politiques et non de son avenir personnel. Ce que Tanor n’a pas pu réussir quand le PS a perdu le pouvoir. Certes, après la chute de Diouf, il a eu le mérite de tenir solidement le gouvernail au moment où le navire vert tanguait et drossait vers les récifs de la désagrégation. Mais à la Pyrrhus puisque des mammouths du parti cités supra ont été braconnés pour laisser la place au cornac Dieng.

L’homme d’Etat ne prend jamais une décision sans au préalable recueillir l’avis de ses proches. Sa force réside dans la connaissance des hommes et des femmes qui l’entourent. Et il ne souffre pas de leur déléguer des responsabilités dans un esprit de prudente confiance. Ce qui n’a jamais été le cas avec Tanor. Lui, c’était le superman du Parti socialiste et de la présidence de la République qui décidait de tout sans consulter personne avec la complicité du président Abdou Diouf. Habib Thiam, dans ses mémoires, parle de la confiscation tanorienne du parti. En 1998, après les législatives, quand l’idée de reconduire Habib Thiam à la Primature est agitée, Tanor a imposé Mamadou Lamine Loum au grand énervement d’Abdou Diouf qui n’a eu à dire à son dauphin : « Faites ce que vous voulez !»

L’homme d’Etat n’est jamais infatué de sa personne et imbu de son savoir politique. Il n’a peur ni de la contradiction, ni des insultes, ni de la caricature. Tanor n’a jamais accepté la contradiction au sein du PS. Soit on se soumet, soit on se démet. C’était la règle austère héritée de Jean Collin. Si Djibo Ka et Moustapha Niasse ont été poussés à la sortie du PS, c’est parce que l’alors Premier secrétaire ne souffrait pas de la contradiction politique. Les divergences doctrinales d’OTD avec Khalifa Sall ont conduit ce dernier à subir un séjour carcéral de cinq ans. Seules ses décisions avaient une valeur décrétale. Ces anti-qualités, il se les partageait avec son allié de circonstance Macky Sall qui n’hésite pas à emprisonner à la moindre incartade ceux qui ne partagent pas ses schèmes de pensée.

Tanor insensible à l’incarcération de Khalifa Sall

Un homme d’Etat accepte les contradictions internes au sein de sa formation politique. Il doit transcender les contingences et les divergences partisanes et ne doit jamais être habité par l’esprit vindicatif. Dans l’affaire Khalifa Sall, l’indifférence de Tanor a été patente et effarante. Certains voudront nous faire accroire que la diplomatie est une activité souterraine que l’on ne déploie pas dans la rue mais la réalité est que l’embastillement de Khalifa fait le bonheur de plusieurs de ses camarades de parti même si certains n’hésitent pas à déclarer au forceps ou hypocritement toute leur solidarité et leur compassion à l’endroit du leader de Taxawu Dakar.

Aujourd’hui, pour on ne se sait quel sombre objectif, des socialistes distillent l’information selon laquelle le dernier vœu de Tanor a été la libération de Khalifa. C’est là un mensonge cru qui voudrait faire accréditer le côté humaniste de l’ex-Secrétaire général du PS. Cette thèse mensongère ne résiste pas à la réalité des entourloupes et manœuvres qui ont présidé à l’arrestation et l’incarcération de l’ex-maire de Dakar. Une seule fois, durant 28 mois et 15 jours d’incarcération, Tanor tout comme ses zélotes n’a rendu visite à son frère de parti qui séjourne à Rebeuss depuis le 7 mars 2017. Une seule fois, Tanor n’a rendu visite à la mère nonagénaire du Secrétaire à la vie politique du PS pour partager avec elle la douleur qu’occasionne l’embastillement de son fils. Pire au moment où l’on s’attendait à plus de compassion de Tanor, ce dernier et ses bénis oui-oui du politburo socialiste ont donné le coup de grâce à Khalifa et à plus de 60 de ses proches en leur notifiant leur exclusion du PS. Même la morale de la guerre recommande d’utiliser des armes conventionnelles.

Tanor déconsidère ses camarades de parti

Il faut toutefois signaler que le dernier acte posé par Tanor met en exergue une certaine déconsidération à l’endroit de ses camarades de parti. Son dernier regret, en tant que chef d’un parti historique qui a dirigé le pays pendant 40 ans et qui court derrière la reconquête depuis presque 20 ans, devrait être de n’avoir pu permettre au PS de reconquérir le pouvoir pendant qu’il le dirigeait mais pas de pouvoir continuer la mission à la tête de cet ovni du HCCT qui est une véritable APR (agence des politiciens recasés). L’autre déconsidération, c’est de disqualifier ses proches camarades de parti et de confier sur son lit de mort l’avenir du PS à un autre chef de parti, Macky Sall qui, rappelons-le, a été plus d’une décennie l’adversaire politique farouche de Tanor avant que les contingences d’une alliance opportuniste et conjoncturelle ne les réunisse. Pourtant ce Macky Sall, première institution de la République, n’a jamais fait un déplacement en France pour s’enquérir de l’état de santé du président du HCCT agonisant alors qu’il n’a pas hésité un tantinet, à se rendre à Mariann pour marcher, au nom de la liberté d’expression (cette liberté d’expression qu’on nie à Adama Gaye, Guy Marius Sagna, Idrissa Fall Cissé, Clédor Sène et autres activistes), en faveur des insulteurs du Prophète Mahomet (PSL), première Institution de la Oummah islamique.

Aujourd’hui, contre toute attente, ce sont des hommes du pouvoir qui louent les qualités du républicain Tanor. On colporte des rhétoriques hypnagogiques sur le républicanisme pleutre tanorien en parallèle avec ces hommes politiques téméraires comme Wade, Dansokho, Bathily, Diop Decroix, Guy Marius Sagna qui, dans la bataille démocratique, ont intrépidement eu la hardiesse de battre le macadam sans avoir peur de s’enivrer des effluves des gaz lacrymogènes ou de passer la nuit au violon.

Tanor comme Cronos

Certes Tanor a été un homme politique de son temps assujetti aux exigences d’un parti en déliquescence et aux contingences d’une alliance avec un président obnubilé par la préservation de son pouvoir par tous les moyens. Le mérite de l’homme politique Tanor, c’est d’avoir sombré, depuis ce 30 mars 1996, le PS dans un abîme insondable et de s’être débarrassé sans état d’âme de tous ses contradicteurs qui ont refusé toute compromission et collusion avec le président Sall. Et Khalifa « Icare » Sall qui a voulu s’approcher pouvoir-soleil a vu ses ailes de cire fondre à mesure qu’il affichait de plus en plus son ambition présidentielle. Ainsi, en refusant pour la première fois, de mener le PS à une présidentielle après sept décennies d’existence, Tanor a saccagé l’héritage idéologique de Senghor qui s’est révélé être, pour lui, un véritable faix politique. Jamais, il n’a pas su refonder le PS et lui impulser une nouvelle dynamique de conquête du pouvoir. Las de ses défaites successives, il a choisi de mettre à l’encan la formation de Senghor pour jouir des prébendes du HCCT. Sachant qu’il n’a plus un avenir politique prometteur, il a refusé de passer le flambeau aux jeunes loups ambitieux. In fine, l’ex-directeur de cabinet, ministre d’Etat, ministre des Services et Affaires présidentiels, Secrétaire général du parti socialiste, vice-président de l’Internationale socialiste, président du HCCT, n’a jamais été cet homme d’Etat que tentent de nous le faire gober certains thuriféraires spécialisés dans les hommages post-mortem. Son image nous renvoie à l’incarnation du dieu Cronos qui mangeait ses enfants pour ne pas avoir d’héritier. Mais la mythologie enseigne qu’un de ses enfants, Zeus, a échappé à son autophagie et lui Cronos finit ses jours dans le Tartare...

Dieu lui pardonne ses péchés !

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