Amnesty International appelle à la libération immédiate et inconditionnelle de Boubacar Séye, président de l’ONG Horizons Sans Frontières, arrêté le 15 janvier 2020 à l’aéroport Blaise Diagne, et inculpé depuis pour “diffusion de fausses nouvelles”.
Cette arrestation fait suite à une demande de reddition des comptes sur l’utilisation des fonds de l’Union européenne pour lutter contre la migration irrégulière au Sénégal, dans un entretien avec un journal datant d’octobre 2020.
La détention de Boubacar Séye pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression est arbitraire. La critique de la gouvernance d’un État ou l’expression d’une opinion sur un sujet de débat public ne doit pas amener à des poursuites pénales.
Ousmane Diallo, chercheur pour l’Afrique de l’Ouest, à Amnesty International
Ousmane Diallo, chercheur pour l’Afrique de l’Ouest, à Amnesty International a, à ce propos, déclaré :
«La détention de Boubacar Séye pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression est arbitraire. La critique de la gouvernance d’un État ou l’expression d’une opinion sur un sujet de débat public ne doit pas amener à des poursuites pénales.
« Par ailleurs, solliciter et recevoir des informations concernant les affaires d’intérêt public est un droit pour tout individu. »
Complément d’information
Boubacar Séye, qui est président de Horizons Sans Frontières, une organisation de la société civile travaillant dans le domaine des questions migratoires a été arrêté le vendredi 15 janvier à l’aéroport Blaise Diagne, par les autorités sénégalaises. En détention depuis, Boubacar Seye est accusé de « diffusions de fausses nouvelles ».
Il lui est reproché des propos tenus dans les colonnes du journal « L’Observateur », le 27 octobre 2020 où il discutait la récente vague migratoire partant des côtes sénégalaises vers l’Europe. Discutant des fonds de partenariats contre la migration irrégulière au Sénégal, financés par l’UE, Boubacar Séye dénonçait leur mauvaise gestion. Il appelait en outre à une reddition des comptes sur la gestion de ces fonds et à des assises de la migration au Sénégal