ASCOSEN : les activistes exigent le départ de Momar Ndao

25 - Septembre - 2019

Momar Ndao, président depuis près de 30 ans de l’association consumériste Ascosen (association des consommateurs sénégalais) est actuellement vivement décrié par des citoyens sénégalais, notamment des activistes qui estiment qu'il ne défend plus les intérêts des consuméristes mais prêche plutôt que pour sa chapelle. Si son influence se mesure à sa proximité avec le pouvoir (depuis le président Diouf jusqu'à Macky) qui l'a à chaque régime, nommé conseiller technique, il rappelle qu’il n’est pas politique. Son inamovibilité, le conflit d’intérêt, politique… ? Il se défend.

Une inamovibilité et efficience décriées

Tout a commencé dernièrement, quand des activistes ont lancé à travers les réseaux sociaux une campagne de contestation de la gestion du président de l’Ascosen. L’inamovibilité de Momar Ndao est pointée du doigt. Cela parait suspect pour beaucoup qui estiment qu’il se sert plus de l’association à fins personnelles plutôt que de jouer pleinement son rôle de consumériste. 30 ans que Momar Ndao dirige l’Ascosen et «sans résultats» selon ses détracteurs. Il répond : «s’il y a quelqu'un de plus engagé et de plus compétent que moi qu'il vienne se présenter et il sera élu. Bien sûr que je pense à passer la main mais je ne vois personne»
en rappelant les acquis de l’Ascosen ; «c’est l’Ascosen qui est à a base de la loi sur la baisse des loyers et des textes qui régissent les baux à usage d'habitation, le décret sur la baisse des prix et le maintien du prix actuel de l'électricité…et la liste est longue.» Précisément sur son avis sur la probable hausse du prix de l’électricité agitée dernièrement, il s’en explique : «nous étions face à deux solutions : soit la Sénélec continuait à son déficit financier, une situation où la population allait se renouer avec les coupures intempestives du courant, soit l'Etat accepte de combler le gap financier la Sénélec revient au prix de l'électricité d'avant la baisse que l'Ascosen avait obtenue. Et, j'étais pour la dernière option dans l’intérêt du consommateur. Actuellement on s'est tellement battu que l'État n’ose pas augmenter le prix du courant. La dernière hausse du prix de l'électricité date de 2009. Et, c’est l’Ascosen qui avait fait une pression énorme».
Les activistes et autres qui pensaient pouvoir faire partir Momar Ndao de la tête de l’association de consommateur peuvent déchanter. Il n'en sera rien tant que ses pairs le rééliront à chaque congrès ou AG, d’après le concerné.

Conflit d’intérêt et casquette politique ?

Il existe un conflit d'intérêt entre la posture de Momar Ndao en tant que consumériste et le fait d’être conseiller du président de la République et par ailleurs commerçant, selon les activistes qui réclament sa tête. Parce que Momar Ndao a aussi inventé le premier système de navigation par satellite qui parle wolof, un GPS payant qu'il est en train de commercialiser à 300.000 fCfa l'unité sans publicité pour le moment et qui marcherait bien. D’après lui ; «il faut que les gens comprennent que je ne suis pas salarié à l'association des consommateurs sénégalais ce n'est pas un travail ou je suis rémunéré. Être président de l'Ascosen ne m'interdit pas de créer et de créer un produit à commercialiser. Sinon cela voudrait dire qu'aucune personne faisant partie de cette association ne peut être commerçant. Tous ceux qui m'attaquent sur les réseaux sociaux sont en général des politiciens qui ne l'assument pas en se définissant activistes. Ce sont souvent les gars de France Dégage du Frapp, des partisans de Sonko et certains activistes. Ils sont derrière des claviers d’ordi à me critiquer et à longueur de journée mais à ma place ils ne feraient pas un millième de ce que j'ai accompli».

Et du patriotisme économique face à Auchan et autres ?

Pareil pour son poste de conseiller auprès du président de la République, il botte en touche et soutient que cela ne peut en aucun cas constituer un conflit d'intérêt. Contrairement à ce ses détracteurs imaginent, cela lui faciliterait sa mission. « Il faut comprendre que la défense du consommateur sénégalais et une mission de service public. Dans tous les pays au monde l'association qui font dans la défense des consommateurs sont soutenus par l'État ce qui n'est pas le cas de l'Ascosen.» Momar Ndao travaille à la présidence de la République depuis plus de ans ; d' d'abord en tant que coordinateur du conseil des infrastructures, ensuite comme conseiller technique sous l'ère Wade avant d'être conseiller technique de Macky Sall pour tout ce qui a trait au commerce aux infrastructures etc. Pour autant, il défend de faire de la politique ou d’appartenir à un quelconque parti politique. C’est une activité qu’il a arrêté depuis 16 ans.

Ses contempteurs lui reprochent aussi de ne pas avoir assez défendu le consommateur sénégalais face aux prédateurs tels qu'Auchan et autres grands investisseurs. Il balaie tout d'un revers de main: "ceux qui luttent contre Auchan ils ont tout faux. L'implantation d'Auchan, ce sont les Sénégalais qui devaient le faire et ils ne l'ont pas fait. Est-ce qu'on doit continuer à acheter dans les boutiques de quartier où il y a aucune règles d'hygiène respectée parce que le boutiquier se soucie d'économiser de l'électricité en coupant tous les soirs son congélateur pour ne le rallumer que le lendemain au détriment du consommateur? Est-ce qu'on doit continuer à subir le dictat des commerçants et boutiquiers qui augmentent les prix quand il le désirent? Non! D'ailleurs nous sommes en train de demander une modification de la loi sur la concurrence et le contentieux économique parce c'est dans l'intérêt du consommateur sénégalais que les conditions d'hygiène des produits doivent etre respectées. En plus, c'est la mondialisation. Ils nous parlent de patriotisme économique, mais Auchan commercialise des produits locaux et emploie des Sénégalais. Est-ce qu'ils veulent que les consommateurs continue à rester dans le misérabilisme, dans le manque d'hygiène, dans le non-respect des prix homologués par l'État?"

Enfin, le plus gros chantier de l'Ascosen, selon son président, c'est de continuer de faire pression sur l'État pour qu'il soit plus au service du citoyen sénégalais. Il il termine par une pique adressée à Frapp: " Frapp et tous ces politiciens et activistes qui parlent ne pensent qu'à comment faire pour prendre le pouvoir. Il ne se préoccupent pas vraiment des problèmes réels des populations. Alors que nous nous traitons tous les jours des problèmes des citoyens sénégalais. Je leur rappelle que l'Ascosen a obtenu une amende de 3 milliards de francs Cfa contre la Sonatel et il y a 2 ans une autre d'un montant de 14 milliards de francs CFA pour non-respect des consommateurs contre la Sénélec”.

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