Le statut de chef de l’opposition revient au cœur du débat politique depuis le lancement du dialogue national, mais surtout après les “révélations” de Mamadou Lamine Diallo qui soutient que Macky Sall envisage d’accorder une caisse de deux milliards au futur titulaire du poste. Et beaucoup pensent à Idrissa Seck qui serait le “préféré” du pouvoir.
Idrissa Seck, chef de l’opposition. C’est du moins la volonté prêtée au pouvoir de Macky Sall par certaines franges de l’opposition. Le chef de l’Etat serait même en train de manœuvrer pour son prédécesseur à la Primature. D’ailleurs, le débat fait rage dans certains milieux. Et il risque de créer de profondes divergences dans les rangs de l’opposition.
En effet, si certains soupçonnent le président de la République de vouloir prétexter du dialogue national pour mettre en œuvre son idée de gouvernement de majorité élargie, d’autres voient Macky Sall manœuvrer sur un autre front. Des frondeurs du Parti démocratique sénégalais (Pds) comme Oumar Sarr et Me Amadou Sall, mais aussi des opposants comme Mamadou Diop Decroix ne seraient pas contre l’idée d’entrer dans un gouvernement. Tout le contraire du parti Rewmi et de son chef. Idrissa Seck n’est pas tenté par l’entrisme. Lui qui avait déjà déclaré qu’il ne voulait plus bénéficier de décret de nomination. Mais l’ancien Premier ministre pourrait bien être servi. Et pour cause, des partis d’opposition soupçonnent Macky Sall et son régime de travailler à faire du président du Conseil départemental de Thiès le chef de l’opposition. Le schéma est simple. Il consisterait à faire voter par l’Assemblée nationale une loi qui ferait du numéro 2 à la dernière présidentielle le chef de l’opposition. Or, Idrissa Seck est bien celui qui vient après Macky Sall si on ne prend en compte que les résultats de la présidentielle du 24 février 2019.
Un tel schéma permettrait d’exclure de la course Ousmane Sonko, arrivé troisième, mais surtout le Pds qui incarne l’opposition parlementaire. La caisse de deux milliards dont parle Mamadou Lamine Diallo serait-elle faite pour Idrissa Seck? En tout cas, le chef de Rewmi se montre plutôt réconciliant avec le régime depuis la dernière présidentielle. L’ancien maire de Thiès ne se prononce presque plus sur les questions d’actualité. Les responsables de son parti sont subitement devenus moins “bavards” et ils prennent une part active au dialogue national. Tout le contraire du Pds et de Pastef-Les patriotes qui sont de plus en plus radicaux.