Tenues non livrées, acheter un support de cours avant de faire un examen, des salles sans table-blancs, des cahiers sur les cuisses pour prendre des notes…, c’est le calvaire des étudiants de l’Ecole des Métiers de l'Accueil et d'Avenir (EMACCUEIL).
C’est une chantage qui ne dit pas son nom auquel s’adonnent les responsables de l’Ecole des Métiers de l'Accueil et d'Avenir (EMACCUEIL). Une école qui se caractérise par le fait que la majorité de ses étudiants sont des boursiers. Des bourses dont le financement reste un grand mystère. Mais d’après une source interne à l’école, les bourses sont offertes par l’institut.
D’après nos informations, EMACCUEIL est une école du Groupe Aproxima Sarl Sénégal, dont le PDG sur les réseaux sociaux se nomme Gilbert Mbassi ou Gilbert Coly.
Le système d’attribution des bourses est simple et rapide. Les responsables de l’établissement publient les offres dans différents groupes sur les réseaux sociaux avec un lien google doc qu’il faut remplir un en clic. Quelques jours après, vous recevez un message vous informant que votre demande a été acceptée. Très simple comme démarche.
Chantage : achat du support de cours contre examen
Les bourses sont de deux ordres : « bourse entière: l'étudiant paie ses droits d'inscriptions et l'uniforme mais ne payera pas de mensualité. Alors que la demi-bourse: l'étudiant paie ses droits d'inscriptions, l'uniforme mais aura une réduction de 50% sur la mensualité », est-il précisé dans le formulaire d’inscription en ligne.
Très alléchant non ? Quel jeune désireux d’obtenir un diplôme pourrait refuser une telle « opportunité » ? Mais ce qui était au début pour les étudiants une aubaine se transforme au fur et à mesure de l’année scolaire en cauchemar.
Après avoir payé les tenues à 50 000F dont ils n’ont pas encore vu la couleur, la direction de l‘établissement les oblige d’acheter les supports de cours, appelés classiquement « fascicules » par les étudiants, pour pouvoir faire les examens.
La semaine dernière, ils avaient l’examen d’anglais dont il fallait acheter le support de cours à 10 000F pour pouvoir faire l’examen. Ceux qui n’ont pas acheté ont été empêché d’accéder à la salle d’examen. D’ailleurs, un message envoyé par la Direction aux étudiants le confirme. « Bonjour. Nous vous informons que seule les étudiants ayant leur support de cours seront Admis aux examens d'Anglais le 10 Décembre. Les notes seront considérées et Pris en compte sur votre Certificat. NB: il est possible de l'acheter le meme jour. Les examens débuterons a partir de 09h00. Bonne révision. La coordination » (sic).
Appel au Ministère de l’enseignement supérieur
Comme nous le constatons, pour les responsables de Proxima Groupe, l’objectif n’est pas que les étudiants fassent l’examen, mais qu’ils vendent leurs documents et se fassent de l’argent. Ce cas de l’examen d’anglais n’est pas un cas isolé. L’un des pensionnaires nous signale que le cours d’informatique est aussi concerné, et que celui-ci est vendu à 30 000F CFA. Les étudiants eux ruminent leur colère en les langues commencent à se délier.
D’après l’un d’eux, « l’école n’est même pas aux normes. Il n’y a pas de table-bancs et nous nous asseyons sur des chaises en plastique. Nous posons les cahiers sur nos cuisses pour prendre des notes. » Et d’ajouter que « comme il y a presque jour de nouveaux étudiants, parfois les secrétaires nous donnent leurs chaises et restent debout parce qu’il y’en a pas assez en classe. »
Désemparés, ils en appellent au Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. « Il faut que le ministre nous viennent en aide. Parce que quand nous nous inscrivions, la Direction ne nous avez pas dit qu’il fallait payer pour faire un examen », lance un étudiant.
Attendons de voir si le Ministère va réagir.
RESEAUNEWS
L’école est en règle on dirait