Selon le journal en ligne Tribune Ouest, qui cite des sources locales, Cellou Dalein Diallo (UFGD) serait en tête au premier tour de l’élection présidentielle en Guinée, devançant largement Alpha Condé. Les résultats sont en effet marqués par un très net recul du Président sortant, en lice pour un très contesté troisième mandat, dont l’annonce a déclenché, en octobre 2019, un vent de contestation inégalé dans le pays. Le score de Cellou Dalein Diallo pourrait lui offrir la victoire dès le premier tour mais Tribune Ouest précise que la perspective d’un second tour est « la plus probable ». Les chiffres fournis par Tribune Ouest sembleraient concorder avec ceux de l’ONG Stand for Life and Liberty, chargée de surveiller le bon déroulement du scrutin.
C’est en Haute-Guinée, région majoritairement malinké, qu’Alpha Condé connaît son principal échec. En effet, dans une des régions les plus traditionnellement acquises au parti présidentiel, Alpha Condé terminerait en seconde position avec 35 % des voix. L’élection dans la région serait dominée par Ousmane Kaba, un universitaire, anciennement cadre du parti présidentiel, depuis passé à l’opposition, en tête avec 37 % des suffrages. Un échec, alors même que Alpha Condé avait très largement orienté sa campagne sur les questions ethniques, tentant de rallier à lui les Guinéens malinké, dont il est issu.
En Basse-Guinée, région à majorité soussou où Alpha Condé, était habitué à réaliser de bons scores, le Président sortant réaliserait 31 % des votes. Il est, là encore, devancé par Abdoul Kabele Camara qui recueille 35 % des voix. En troisième position Ousmane Kaba aurait recueilli 18 % des votes.
En Guinée forestière, Tribune Ouest précise que Cellou Dalein Diallo aurait recueilli 43 % des voix et surtout, atteint 90 % des votes en Moyenne-Guinée.
Dans l’hypothèse d’un second tour, Cellou Dalein Diallo devrait bénéficier d’un report massif des votes de l’opposition, qui compose le très large front anti « troisième mandat », même si les tensions politiques persistantes dans le pays laissent craindre de possibles incidents dans le mois précédant le second tour.