Le fabuleux destin de Lula vient de s'arrêter net. L'ex-président brésilien pourrait se retrouver prochainement derrière les barreaux, à six mois d'une élection présidentielle pour laquelle il est donné en tête des intentions de vote. Jeudi 5 avril, la Cour suprême de son pays a rejeté sa demande d'habeas corpus pour lui éviter la prison. L'icône de la gauche, âgée de 72 ans, devra purger une peine de douze ans et un mois de prison pour avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de bâtiment, en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics.
La décision de la Cour suprême est loin d'être unanime : la demande a été rejetée par six voix contre cinq, à l'issue de débats qui ont duré onze heures. Bien que très serré, ce résultat est une victoire éclatante pour les procureurs de l'opération "Lavage express", enquête tentaculaire qui a mis au jour un gigantesque scandale de corruption impliquant des hommes politiques de tous bords.
Lula, président de 2003 à 2010, nie ces accusations, invoquant l'absence de preuves et dénonçant un complot visant à l'empêcher de briguer un troisième mandat, huit ans après avoir quitté le pouvoir avec un taux de popularité record. "Je veux juste que la Cour suprême rende justice, avait déclaré Lula lundi à Rio de Janeiro. Je ne veux aucun bénéfice personnel et je souhaite qu'elle indique quel crime j'ai commis."