La violence verbale est un marqueur de la gouvernance du président Sall. Opposition et pouvoir se versent quotidiennement dans une compétition de grivoiseries. Et l'autorité étatique est sérieusement mise à l'épreuve par ceux et celles qui incarnent sa signature. Ils ont l’insulte facile et font preuve d’une insolence incommensurable.
Des comportements répréhensibles sur lesquels la justice ferme les yeux. Cette génuflexion de dame justice fait que celle-ci est devenu le maillon faible de notre démocratie qui a perdu son crédit, sa crédibilité et sa respectabilité, à cause du jeu politique qui le surclasse et lui soustrait son caractère impersonnel et impartial.
Au moment où les tenants sont autorisés à tout dire, même les insanités les plus abjectes, beaucoup de Sénégalais sont privés de cadres d'expression pour exprimer leurs points vues ou manifester leur mécontentement.
De ce fait, les réseaux sociaux sont devenus un exécutoire, un défouloir. Chacun peut se permettre d'insulter gratuitement n'importe qui. Autorités politiques, religieuses, sportives. Bref, personne n'est épargné. Or, la liberté n'est pas une excuse pour ne pas se conformer aux lois et règles qui régissent le fonctionnement de la société.
Est-on libre de tout dire ?
Le principe est que les normes sociales, pour ne pas dire le contrat social sur lesquelles nous nous sommes accordés, doivent servir de fil conducteur de notre comportement en société. Chacun doit veiller à son respect.
La liberté d'expression est un trait caractéristique de la démocratie. Et celle-ci aménage des cadres encadrés par des lois pour permettre aux citoyens de s’exprimer ou de donner leurs avis, si tenté est que ces cadres existent.
Sauf qu’à la lumière de ce qui se passe au Sénégal, on peut douter que ces cadres existent. Par exemple, les marches qui sont un droit constitutionnel, sont systématiquement interdites par le gouvernement.
Quant à notre télévision nationale qui est la mémoire collective de notre nation, elle est la tribune du pouvoir. L’opposition y est absente. Les régimes successifs l'ont éprouvée par une influence politique excessive.
Mais malgré cela, doit-on, au prétexte « d’être opprimé », se permettre de tout dire sur les réseaux sociaux ? La question c’est, doit-on tout dire ? Ou subsidiairement, peut-on tout dire ? Le débat ne fait que commencer.
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