Il fallait bien sûr s’y attendre, le continent africain ne pouvait pas être épargné d’une pandémie désormais mondiale à laquelle pratiquement aucun pays de la planète n’échappe. Après l’Asie, l’Europe et l’Amérique, voici que le virus infecte désormais près d’une quarantaine de pays africains et a déjà causé la mort de plusieurs dizaines de personnes tout en se préparant à en enregistrer un beaucoup plus grand nombre. Pour l’heure c’était surtout les pays du Maghreb comme l’Egypte, le Maroc et l’Algérie qui étaient touchés mais aujourd’hui l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Burkina Faso et d’autres sont à leur tour victimes du coronavirus.
Malheureusement on peut redouter le pire car le virus circule très vite, il y a trop peu de diagnostics d’effectués et les gestes barrières vont être très difficiles à observer. Ne plus serrer la main va à l’encontre de notre culture, l’eau est encore trop rare dans beaucoup d’endroits, le savon lui-même manque souvent cruellement et quant au confinement plusieurs personnes vivent la plupart du temps dans des espaces très réduits, aussi bien dans les villes qu’à la campagne.
Au Sénégal, c’est la ville de Touba qui est l’épicentre de la pandémie, mais Dakar enregistre déjà plusieurs dizaines de malades. Le président Macky Sall a donc eu raison pour enrayer l’expansion du virus de fermer les frontières aériennes, les mosquées, les écoles, les universités et d’instaurer le couvre-feu à Dakar.
Dans une période pareille, nous devons, à l’image d’autres pays, nous rassembler et j’en appelle à une union nationale entre toutes les forces politiques. Il serait particulièrement indécent de créer et d’entretenir des polémiques politiciennes à l’heure où nos compatriotes sont dans la souffrance. Il sera temps, le jour venu, d’ouvrir un débat sur les mesures qui auront été mises en œuvre par le gouvernement car la démocratie l’exige, mais en attendant ce moment je vous invite à faire bloc autour de nos autorités.
On risque malheureusement, comme en Europe, de manquer à un moment ou un autre de respirateurs artificiels, les scientifiques discutent aussi de la pertinence d’utiliser « le Plaquenil », un antipaludique, ainsi que la nivaquine et la chloroquine même si des expériences pilotes sont en cours dans les laboratoires de recherche pour évaluer leur efficacité.
Méfions-nous aussi de l'épidémie de "fake news", des fausses informations qui se propagent comme un fléau en même temps que le coronavirus. Une vidéo conspirationniste virale mettant en cause l’Inserm et l’Institut Pasteur circule actuellement sur les réseaux sociaux. L’interprétation des documents présentés dans cette vidéo est totalement erronée et l’allégation selon laquelle l’Institut Pasteur aurait inventé le virus responsable du COVID-19 est fausse. En revanche la recherche se mobilise pour accélérer la production des connaissances sur le coronavirus afin de trouver un vaccin.
Je sais que l’Afrique pourra compter sur la solidarité mondiale, de la Chine et de l’Europe notamment pour surmonter cette pandémie car notre système de santé à lui seul est insuffisamment armé.
Je vous demande mes chers compatriotes de respecter scrupuleusement les directives et consignes qui vous sont données par les autorités politiques et sanitaires du pays, d’observer les gestes barrières, d’éviter tout rassemblement de plusieurs personnes et de rester confinés le temps nécessaire.
Je vous souhaite bon courage et bonne chance durant cette épreuve en attendant des jours meilleurs. Nous vaincrons ce nouveau fléau, alors soyez confiants, espérez, et surtout restez vigilants. Inch’Allah !
Ibrahima Thiam, président du mouvement « Un Autre Avenir ».