Depuis le 24 février, les responsables de la majorité présidentielles en France sont inaudibles et restent discrets sur cette victoire acquise dans la torpeur au pays de Marianne. Un silence suspect qui soulève moult interrogations auprès des militants et alliés.
Mais à l'heure du bilan, celui-ci peut être attribué à certains hommes et femmes, qui de par leur fonction au sein du parti au pouvoir, ont joué un rôle clé dans cette victoire aux allures d'une défaite.
Ahmet Sarr, l'agneau du sacrifice
Coordonnateur de la Dse-Apr-France, Ahmeth Sarr est le premier à qui certains ont sommé de rendre des comptes sur la régression du parti de Macky Sall en France. Gardien du temple du fait de sa fonction, il s'était déployé pour arracher le parti aux mains de Demba Sow.
Pris en tenaille aujourd'hui par ses compromis compromettants, il a hérité d’une Fédération politique complexe, où les militants s'arrogent les rôles d'un bureau politique. Il doit sûrement se plonger dans une introspection profonde, lui qui pestait à tout bout de champs que partout où il passait en France, "Tout était gongo pour Macky Sall".
Mais mal lui en a pris, car il a failli être emporté par le tsunami Sonko en France. Sa tête est mise à prix par certains militants qui voient en lui un « nain politique ». Sa gestion des fonds du parti est décriée par beaucoup de militants et responsables. Ahmeth Sarr est un combattant qui sait encaisser des coups, mais ne se prive pas d'en donner.
Moïse Sarr, l’inarretable ambitieux
Le boss du SGEE a pris part à toutes les compétitions politiques internes de son parti, mais en vain. Pour autant, il ne lâche rien. Il mise sur les circonstances politiques défavorables à ses adversaires pour remonter en selle. Placide et joyeux en apparence, Moïse Sarr joue toujours la carte de l'indifférence, bien que dans l'ombre, il travaille nuit et jour à arriver à ses fins politiques.
Celui qui préside le Pôle communication de la majorité présidentielle était isolé par le clan d’Ahmeth Sarr pendant la campagne électorale à cause de ses ambitions. D'ailleurs, tout au long de la campagne, le sieur Sarr a évolué seul avec le soutien de quelques fidèles pour vulgariser le bilan du président Sall auprès de ses compatriotes.
Ses ambitions politiques gargantuesques constituent un délit auprès des hommes d’Ahmeth Sarr. Au point que le budget qu’il avait sollicité pour mener à bon escient la communication a été drastiquement réduit, nous confie un de ses proches. Le cas Moïse Sarr n'est plus un secret de polichinelle. Ses œillères lui indiquent le fauteuil de l'actuel coordonnateur.
Poulain du président Macky Sall, Moïse Sarr fait son bonhomme de chemin, ne faisant que suivre les consignes du chef. Le voir dans le prochain gouvernement ne serait pas une surprise. Ce serait plutôt mérité.
Madame Mbacké, l’insubmersible
Elle demeure inamovible comme un baobab. Malgré le vent de contestation provoqué par le groupe de Thiabatel Sall, madame la vice-consule reste imperturbable et continue à présider l'instance des femmes. Malgré la mise en place d'un comité de pilotage parallèle, la mal-aimée fait prévaloir la lucidité politique.
Conciliante selon les contextes, elle montre à chacune de ses sorties que la reine du partie en France, c'est elle. Épuisée du fait ne pas avoir gain de cause auprès de la sœur du président, la bande à Thiabatel Sall est en train de se fissurer.
Pendant ce temps, Madame Mbacké continue de sauver les apparences et a battu une campagne normale. Comptable elle aussi de la régression du parti en tant que responsable des femmes, elle ne sera pas épargnée par la vague de contestation qui s’annonce.
A moins que d’ici-là, elle soit appelée dans le futur gouvernement. Une option à ne pas négliger dans la perspective de la refondation du parti voulu par Macky Sall. L'accepterait-elle ? La question pèse tout son pesant d'or ?
Émile Bakhoum, le patron sur le départ
Très humain et respectueux, celui qui incarne la jeunesse républicaine en France à manifester son désir de laisser la Cojer aux vrais jeunes. Il a managé la structure avec maestria. N’en déplaise à certains.
En effet, la Cojer France est la seule instance de l’APR où aucun remous n’a été constaté depuis qu’il a pris les rênes de cette structure, fer de lance du parti en Hexagone. À force du temps, la Cojer-France est devenue une bande d'amis (es) fidèle à leur chef.
Emile Bakhoum peut se prévaloir d’être le seul responsable dont son autorité n’a jamais été remis en cause par qui que ce soit. Equidistant de toutes les tendances du parti, il a joué la carte de l’unité au lieu de prendre fait et cause pour certains, même si sa proximité avec Moïse Sarr est de notoriété publique.
Casé à l’Unesco par le président de la République, il peut aujourd’hui prétendre à plus de responsabilités au sein de l’appareil de l’Etat, car ce n’est pas le niveau intellectuel et le vécu professionnel qui lui font défaut. Alors, Emile sera-t-il récompensé à sa juste valeur ? L’avenir nous édifiera.