Au lendemain de sa victoire à la présidentielle, le président Sall avait dit que « nékatoumassi ayy ndiouth Ndiath ». Sauf qu’avec lui, les mots et les tonalités ne transcendent pas le temps. Ils sont contextuels et circonstanciels, et s'effritent au gré de ses calculs et craintes politiques. C’est pourquoi, bien qu'il ait toujours exclue sa candidature à un troisième mandat, le dernier acte qu’il a posé a fait tomber le masque du prestidigitateur politique qu’il est.
Or en politique, les contextes et les circonstances font les événements. Surtout quand on a un mentor politique qui s'appelle Maître Wade. Dans l'euphorie de la victoire à l'élection présidentielle, Macky Sall a manifesté béatement ses réflexes exemplaires d'un démocrate chevronné. Mais personne n'est dupe avec "le boulanger sénégalais".
Le limogeage de Sory Kaba, directeur des Sénégalais de l'extérieur, est révélateur d'une supercherie politique en gestation. Son seul tort est de rappeler la norme constitutionnelle qui cadenasse l'exercice du pouvoir présidentiel en deux mandats successifs.
La phrase de trop au moment où il se tue comme une carpe face au forcing de son homologue guinéen Alpha Condé, qui envisage d’outrepasser la norme constitutionnelle en vigueur dans son pays, limitant le nombre de mandat présidentiel à 2.
Ce limogeage est un signal fort envoyé par Macky Sall à son camp qui fomente déjà sa succession. Le message est clair. Tant que je ne décide pas de ma sortie, interdit de disserter de ce sujet. Et cela a le mérite de calmer les ardeurs de quelques caciques du parti présidentiels qui étaient déjà dans les starting-blocks pour la succession du locataire du Palais.
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