Le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement se tient ce mercredi 10 avril. Au total, 32 ministres et 3 secrétaires d’État ont été nommés dimanche. Un exécutif largement issu du parti présidentiel, l'Alliance pour la République. Les autres forces de la coalition qui ont permis la réélection du président se retrouvent peu représentées. De quoi générer des frustrations dans la majorité.
« On gagne ensemble, on gère ensemble. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. » C’est le constat d’un membre de la coalition Benno Bokk Yakaar, non sollicité dans le nouveau gouvernement. Cet élu estime qu’il y a de grands absents dans la composition retenue. Ce sont les « transhumants », comme les appelle l’opposition. Abdoulaye Baldé, Aissata Tall Sall ou encore Modou Diagne Fada qui ont quitté le camp adverse pour rejoindre le président. Ils n’ont obtenu aucun poste au sommet de l’État.
« On a mouillé le maillot pendant la campagne. Et maintenant ? », s’interroge Ousmane Seye de la Coalition pour l’émergence, qui assure ne pas avoir demandé de fonction ministérielle. « Macky Sall a privilégié sa garde rapprochée », explique un autre élu un peu amer. D’après lui, tout cela s’est décidé au dernier moment. Il ajoute : « Le président a subi les pressions d’un lobby ».
Il est encore trop tôt pour parler de dissensions graves dans la coalition. Mais plusieurs dans la majorité réclament des actes forts de la part du président afin de rééquilibrer la balance. Des nominations à des postes de direction, par exemple. Parmi les 32 ministres nommés, 28 sont issus des rangs du seul parti présidentiel.
Rfi