Il n’est pas encore dans les librairies mais il risque de faire beaucoup parler. Dans Macky Sall, le Sénégal au cœur, l’actuel chef de l’Etat raconte sa carrière politique et règle ses comptes à trois mois d’une élection présidentielle qu’il veut gagner au premier tour. RFI a eu les « bonnes feuilles » entre les mains.
C’est son héritage, son éducation politique. Mais dans son livre, Macky Sall s’attaque frontalement aux Wade père et fils, Abdulaye et Karim, comme à Idrissa Seck, ancien maire de Thiès. Pour l’actuel locataire du palais, Abdoulaye Wade a sombré dans la paranoïa du pouvoir solitaire et tenu, bien plus tard, des « propos nauséabonds » en affirmant : « Macky Sall est un descendant d’esclave, jamais mon fils n’acceptera que Macky Sall soit au-dessus de lui. »
« La pression et les coups bas étaient choses courantes », poursuit l’actuel président. Au sujet d’Idrissa Seck, à l’époque Premier ministre, « c’est un homme à tendance autoritaire, tranchant, il ordonne ». Pour Macky Sall, ces vingt ans de pouvoir partagé, « c’est la politique des petits meurtres entre amis, la soupe qui ne sent pas très bon ».
Dans ce livre écrit « pour un public qui va beaucoup plus loin que mon pays », le président apparait sous son meilleur jour. Il indique : « Je suis beaucoup moins rigide que mon image pourrait le laisser croire ». L’objectif affiché est donc bien évidemment la présidentielle de février. « Si on analyse le bilan de ma présidence, les faits parlent d’eux-mêmes », écrit Macky Sall. Le débat est lancé.