La perte du pouvoir peut s’avérer dramatique et comique à la fois pour ceux qui en avaient. D’ailleurs, un auteur de l’antiquité du nom de Thycidide nous avait averti sur les travers du pouvoir. On savait qu’il rendait fou, comme on ignorait tout aussi que sa perte rendait indigne et ridicule. C’est ce qui est arrivé au dernier contingent du Pds défenestré par le vent du grand remplacement opéré par Karim Wade depuis Doha où il est en exil.
La bande à Oumar s’est montré inintelligente aux yeux des Sénégalais dans le combat qui les oppose avec celui qui incarne la génération du concret. Omar Sarr et compagnie se battent contre un adversaire inaudible, politiquement absent et longtemps érigé en martyr. Vouloir peindre Karim Wade comme un monstre froid les expose à leurs postures d’hier à l’égard de celui-ci, dociles défenseurs de Wade-fils. Un passé de reniement tout simplement.
Karim Wade a finalement réussi son coup de génie qui consiste à effacer une génération considérée comme abstraite, parce que flirtant avec son bourreau. Il compte sur la génération du concret pour avoir la main mise sur le Pds. Adoubé par un conventicule d’adhérents, acquis à la cause politique de Wade-fils, celui-ci a désormais les coudées franches pour mettre sur orbite la génération du concret en provoquant la sortie des rangs du dernier contingent, tenté par les atours du Macky.
Les arroseurs arrosés
Vouloir aujourd’hui jeter l’opprobre sur Karim Wade relève d’une immoralité. Car dans un passé très récent, la bande à Oumar Sarr défendait bec et ongles la cause politico-judiciaire du fils d’Abdoulaye Wade, au point de donner l’impression de se mettre au garde-à-vous de celui-ci. La volonté d’Abdoulaye Wade d’imposer son fils à son parti ne date pas d’aujourd’hui. Et ils le savaient tous.
L’ancien premier-ministre Idrissa Seck, première victime de cette dévolution familiale, l’avait si bien résumé en ces termes : « le fils d’emprunt a été écarté au profit du fils biologique ». Seulement, la bande à Oumar Sarr s’est rendue compte tardivement qu’elle était les marionnettes des Wade, suspendues aux desiderata de ces derniers. Mais cette bande de libéraux s’est montrée trop libertaire dans leur démarche scissionniste au point de susciter le dégoût
Il fallait s'attendre que Karim Wade se sépare en cours de chemin de cette génération politique qu’il a côtoyée et qui supporte de moins en moins les affres de l’opposition à l’instar de leurs camarades qu’ils ont accusés de tous les péchés politiques avant de les chasser du parti. Aujourd’hui, c'est des arroseurs de se faire arroser. Et le comble est qu'Oumar Sarr et compagnie paye ridiculement leurs erreurs d’hier.
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