Présidentielles 2019 portrait des 5 candidats en lice

06 - Février - 2019

Les élections présidentielles au Sénégal auront lieu le 24 Février 2019. Après une période de précampagne, durant laquelle toute propagande était prohibée, la campagne électorale proprement dite a débuté le 04 février et durera 21 jours. Voici le portrait des cinq candidats qui vont arpenter les villes et campagnes du pays de Abdou Diouf, pour haranguer les foules et les convaincre afin d’arracher leur voix.

En effet, durant ces trois semaines de dur labeur, le « Quinté » sera appelé à dérouler son programme aux Sénégalais pour s’adjuger le Jackpot au soir du 24 février, avant un éventuel deuxième tour. Mais les protagonistes veulent surtout réussir leur entrée en scène, d’où le choix stratégique de villes où leur campagne sera amorcée. Tous, ont connu un bon parcours politique.Portrait des cinq candidats en lice :

1- Madické Niang

Me Madické Niang, ancien Ministre de la République Sénégalaise
Madické Niang né à Saint-Louis le 25 septembre 1953 (65 ans), est un avocat et un homme politique sénégalais. Il suit sa scolarité au lycée Charles de Gaulle de St-Louis, fréquente un temps la faculté de droit à l’Université de Dakar, puis poursuit ses études de droit à Abidjan. Il s’inscrit au barreau de Dakar et compte parmi ses clients des entreprises telles que la ‘’Compagnie sucrière sénégalaise’’. Il devient un proche d’Abdoulaye Wade, déjà un opposant politique très actif, lorsqu’il le défend dans l’affaire de l’assassinat du Maître Babacar Sèye. Plusieurs fois Ministre de la Justice avant d’être, entre le 01er Octobre 2009 et le 03 Avril 2012, Ministre des Affaires Etrangères et fut ensuite succédé par Alioune Badara Cissé.

Quel est son parcours politique ?

Madické Niang n’a pas été que ministre de la Justice ou des affaires étrangères, puisque déjà sous les mandats présidentiels de Wade, il a été ministre de l’Habitat du premier gouvernement Seck (2002-2003) et de l’Énergie et des Mines dans le second gouvernement Seck (2003-2004). Il garde son portefeuille dans le premier gouvernement Sall (2004-2006), modifié en Mines et de l’Industrie dans le deuxième gouvernement Sall (2006-2007). Dans le Gouvernement Ndiaye I, il est Ministre d’État, Garde des Sceaux, ministre de la Justice de 2007 à 2009, puis Ministre d’État, ministre des Affaires étrangères d’octobre 2009 à avril 2012. En octobre 2018, il est exclu du Parti Démocratique Sénégalais, pour s’être porté candidat à l’Élection présidentielle sénégalaise de 2019, alors que son parti soutient le fils de l’ancien président, Karim Wade, invalidé par le Conseil constitutionnel. Il « défend un libéralisme social proche de celui de son mentor ».

2- El-Hadji Issa Sall

El Hadj Issa Sall est un universitaire et homme politique sénégalais. Député depuis juillet 2017, il est le candidat à l’élection présidentielle de 2019 du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR).

En 1995, Issa Sall devient le premier docteur en informatique du Sénégal et fonde en 1998, l’Université du Sahel, dont il est toujours le président.

Pour les élections législatives de 2017, il a été tête de liste nationale du Parti de l’Unité et du Rassemblement où le parti décroche trois sièges. Il est investi le 08 décembre 2018, par le PUR pour l’élection présidentielle de 2019 et sa candidature a été validée par le conseil constitutionnel sénégalais le 20 janvier 2019.

3- Macky Sall

Macky Sall est un homme d’État Sénégalais, issu d’une famille de six enfants, il est né le 11 décembre 1961 (57 ans) à Fatick et élévé par son père Amadou Abdoul Sall, manœuvre dans la fonction publique, puis agent de sécurité ainsi que sa mère, Coumba Thimbo, commerçante d’arachides. Depuis 2012, il est élu président de la République du Sénégal.

Cursus Scolaire et Académique

Alors que son père est membre du Parti Socialiste sénégalais (PS), Macky Sall fréquente les maoïstes au lycée de Kaolack, par le truchement de son beau-frère, puis entre au cours de ses études à la faculté de Dakar, dans le mouvement marxiste-léniniste, And-Jëf, auprès de Landing Savané. Il s’en éloigne rapidement, ne partageant pas l’idée du mouvement, ni la stratégie de Savané de boycott du scrutin de 1983 contre le PS, lors duquel, il vote pour le libéral »Abdoulaye Wade’‘. Il poursuit sa formation, et devient ingénieur géologue, géophysicien formé à l’Institut des Sciences de la Terre (IST) de Dakar, puis à l’École Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs (ENSPM) de l’Institut français du pétrole (IFP) de Paris. Il est membre de plusieurs associations nationales et internationales de géologues et géophysiciens.

Débuts politiques aux côtés d’Abdoulaye Wade

Diplômé, il adhère à la fin des années 1980 au Parti Démocratique Sénégalais (PDS) de Wade qui le repère. En 1998, il est secrétaire général de la Convention régionale du PDS de Fatick et président de la cellule Initiatives et Stratégies. Il reste fidèle à son leader, en devenant président des cadres du parti, et participant à ce titre à la campagne du « Sopi » de l’élection présidentielle sénégalaise de 2000 qui porte Abdoulaye Wade à la tête du pays. Proche collaborateur du nouveau président, il espère intégrer le gouvernement, mais devient, de décembre 2000 à juillet 2001, directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN), dans laquelle, il a occupé le poste de chef de la division Banque de données, pendant plusieurs années et conseiller spécial du président de la République, chargé de l’Énergie et des Mines, d’avril 2000 à mai 2001. De mai 2001 à novembre 2002, il est ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique. Il remplace le professeur Abdoulaye Bathily qui deviendra vice-président de l’Assemblée nationale.

De novembre 2002 à août 2003, il est ministre d’État, ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique dans le gouvernement dirigé par Mame Madior Boye. D’août 2003 à avril 2004, il est ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du gouvernement d’Idrissa Seck. Il sera remplacé à ce poste par Ousmane Ngom. Parallèlement, il est nommé vice-président du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) en avril 2004.

Le 21 avril 2004, Macky Sall est nommé Premier ministre, et occupe ce poste jusqu’au 19 juin 2007, détenant ainsi le record de longévité des Premiers ministres de Wade. Peu connu, il s’impose lors de son premier discours de politique générale face aux ténors de l’opposition. Puis, il met en œuvre, les projets présidentiels mis en sommeil par Seck : autoroute, corniche de Dakar, nouvel aéroport. Il conduit la campagne pour la réélection d’Abdoulaye Wade en 2007, mais voit ses relations se tordre avec le président réélu.

Après la réélection du Président Wade, ce dernier n’a pas été reconduit à la primature, ainsi, Il se rabat sur l’Assemblée nationale, dont, seul candidat, il est élu le 20 juin 2007 à la présidence, par 143 voix sur 146 votants.

Président de la République

Candidat de la coalition « Macky 2012 », avec pour slogan « La voie du véritable développement » (Yoonu Yookuté en wolof), il mène campagne à travers le pays sans couper avec le mouvement d’opposition du 23-Juin (M23), qui se contente de manifester à Dakar en faveur de l’invalidation de la candidature d’Abdoulaye Wade à un troisième mandat. Il arrive en deuxième position du premier tour, avec 26,58 % des voix, contre 34,81 % au président sortant. Dans l’entre-deux-tours, il réunit tous les candidats battus dans la coalition Benno Bokk Yakkar (« Unis pour le même espoir », en wolof) et remporte le second tour, le 25 mars 2012, face à celui qui a été son mentor, celui-ci l’appelant le soir même pour le féliciter, avant la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel (avec 65,80 % des voix, contre 34,20 % pour le président sortant). Il devient ainsi le quatrième président de la République du Sénégal et prête serment le 02 avril 2012 à l’hôtel King Fahd Palace.

4- Idrissa Seck

Idrissa Seck est un homme d’État sénégalais, né le 9 août 1959 à Thiès, ancien Premier ministre, ancien maire de Thiès et actuel Président du Conseil départemental de Thiès. Après avoir fait ses classes à l’école coranique, Idrissa Seck intègre l’école Randoulène Sud 2 de Thiès où il effectue son cycle primaire puis le collège Saint-Gabriel de Thiès pour son cycle secondaire, sanctionné par le baccalauréat en 1981 (après un échec en 1980). Boursier, il intègre la classe préparatoire à l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC) du lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés en France puis en 1983, Sciences Po, en section « Économie et Finance ». Il bénéficie en 1989 du programme de bourses Parvin Fellowship de l’université de Princeton. À Princeton, il est étudiant à la Woodrow Wilson School of Public and International Affairs.

Carrière

En 1988, Idrissa Seck est nommé directeur de campagne du candidat à la présidentielle Abdoulaye Wade,candidat du Parti Démocratique Sénégalais. Le résultat de l’élection présidentielle donnant Abdou Diouf vainqueur au premier tour est contesté et de nombreuses violences sont constatées au Sénégal. Idrissa Seck et d’autres militants de l’opposition sont incarcérés pour un temps.

À la suite de l’élection présidentielle de 1988, Idrissa Seck interrompt jusqu’en 1995 sa carrière politique pour se consacrer à ses études à l’université de Princeton et à sa carrière professionnelle notamment en tant qu’auditeur dans le cabinet Pricewater house Coopers. Il expliquera cette longue parenthèse par sa volonté d’acquérir le savoir et l’indépendance financière afin de conserver sa liberté dans ses activités politiques.
L’année 1995 marque son retour au-devant de la scène politique. Il entre dans le gouvernement d’union nationale Thiam 3 pour le compte du PDS comme Ministre du Commerce, de l’Artisanat et de l’Industrialisation. Il côtoie dans ce gouvernement, ses camarades de parti Abdoulaye Wade, ministre d’État, et Ousmane Ngom, ministre de la Santé. Puis en 2000, Idrissa Seck est nommé ministre d’État, directeur de cabinet du Président de la République et occupe cette position jusqu’au 3 novembre 2002, avec sa nomination au poste de Premier ministre en remplacement de Mame Madior Boye, limogée suite au scandale du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’.

Premier ministre de la République du Sénégal de 2002 à 2004, il donne le ton de son style axé sur la bonne gouvernance à travers sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale où il explique vouloir promouvoir Goor (la droiture) et combattre Ndioublang (le tordu).

Son passage à la primature, se résume par de bons résultats économiques avec des taux de croissance record du PIB de 6,68 % et 5,87 % en 2003 et 2004. Mais ses relations entre Abdoulaye Wade devenant de plus en plus mauvaises, ce dernier est limogé de ses fonctions de Premier ministre le 21 avril 2004, et a pour successeur Macky Sall.

5- Ousmane Sonko

Ousmane Sonko naît le 15 juillet 1974 (44 ans) à Thiès, de parents fonctionnaires. Il grandit principalement en Casamance, puis effectue ses études supérieures à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, où il obtient une maîtrise en droit public en 1991.

Cursus académique

Etudiant brillant, il est sorti major de sa promotion au concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (ENA) du Sénégal, la même année, il obtient une maîtrise en droit publique à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint Louis. En 2001, il sort diplômé de l’ENA, section « Impôts et Domaines » et intègre l’administration avec un premier poste qui le conduit au Centre des services fiscaux de Pikine. En 2003, Il obtient un diplôme d’études approfondies (DEA) en finances publiques et fiscalité de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il est aussi titulaire d’un Master 2, en Gestion et Finances Publiques de l’Institut Supérieur des Finances (ISF) et également doctorant en droit public économique et fiscalité à l’Université Jean Moulin Lyon III.

Carrière

Ousmane Sonko a débuté sa carrière comme Inspecteur principal des Impôts et des Domaines. Il a été vérificateur fiscal et chef de Brigade de vérification fiscale, chargé du secteur immobilier. Il était auditeur interne à la Direction du Contrôle Interne (DCI) de la Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID) chargé de la rédaction de la charte de déontologie de la DGID. Après seulement trois ans dans l’administration, il crée le Syndicat Autonome des Agents des Impôts et Domaines (SAID), dont il est le premier secrétaire général d’avril 2005 à juin 2012, avant de devenir Secrétaire général honoraire de juin 2012 à août 2016. A cette période, il commence à critiquer le gouvernement et accuse l’Etat d’anomalies fiscales et budgétaires en mettant en cause le président Macky Sall. Suite à cela, il est radié par le décret N°2016-1239 du Président Macky pour « indiscrétion professionnelle ». Cet épisode largement relayé par la presse sénégalaise a permis de révéler Ousmane Sonko au grand public.

Début Politique

Président du parti politique Pastef créé en janvier 2014, soit 2 ans avant sa radiation, il est élu député à l’Assemblée Nationale du Sénégal aux élections législatives de 2017. En janvier 2018, il sort le livre ‘’Pétrole et gaz au Sénégal’’’, chronique d’une spoliation où il accuse le Président et son entourage de malversations dans la gestion des ressources naturelles du pays.

Candidature à l’élection présidentielle de 2019

Le 16 septembre 2018, il publie un livre programmatique, ‘’Solutions’’, dans lequel, il présente un diagnostic des problèmes sociaux et économiques du Sénégal, déclinant ses propositions. Sa candidature à l’élection présidentielle est validée en janvier 2019.

La montée du leader du Pastef s’est internationalisée avec sa tournée dans la diaspora. Les Sénégalais répondent présents en remplissant les salles. Dans son discours, il étaye les maux qui gangrènent le Sénégal et le système politique qui paupérise la population.

 

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