C’est un scenario qui fait peur au pouvoir. Voir le PDS investir Idrissa Seck comme son candidat à l’élection présidentielle du 24 février prochain. Si cela se produit-ce qui n’est pas à exclure, mais invraisemblable quand même-, Macky Sall risque passer à la trappe.
Le rejet de l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales qui a pour conséquences sa non-participation à l’élection présidentielle de février 2019 ne fait pas que des malheureux. Le premier d’entre eux est le président sortant Macky Sall.
Le second, même s’il ne l’exprime pas, est Idrissa Seck. En effet, le leader du Rewmi drague depuis quelques mois son ancien mentor Abdoulaye Wade. Il soutenait au mois d’avril dernier, vouloir restaurer la dignité de l’ancien chef de l’Etat et lui donner la place qui est la sienne dans le continent africain. Parce que d’après l’ancien Premier ministre, cette place a été salie par Macky Sall.
Cette soudaine tension d’amour d’Idrissa Seck envers celui qui l’a mis en prison pendant des mois n’est pas sans arrière-pensée. L’ancien maire de Thiès savait pertinemment que le dossier de candidature du candidat désigné du PDS serait rejeté. Et comme il s’est auto-désigné actionnaire majoritaire du PDS, il caresse le rêve de voir la formation libérale l’adouber comme son candidat.
Ce rêve de M. Seck n’est pas si farfelu que ça. Parce que si vraiment le PDS veut peser de tout son poids pour le départ de Macky Sall du pouvoir en 2019, il n’a pas le choix. Il va falloir s’allier avec un poids lourd de l’opposition pour faire face au locataire du Palais.
Or, en l’état actuel des forces et des personnalités les plus-en vue, Idrissa Seck fait office d’homme incontournable. Surtout que la candidature de Khalifa Sall (qui est en détention) risque de subir le même sort que celle de Karim Wade.
Alors, Idy peut-il être le grand bénéficiaire du recalage de la candidature de Karim ? Pas aussi sûr que ça. Parce que d’une part, tous au PDS ne pardonnent pas à l’ancien bras droit de Wade-père son discours ordurier sur leur chef de file au plus fort de la crise qui opposait les deux hommes.
D’autre part, Macky Sall jouera à fond la carte du débauchage pour affaiblir encore plus le PDS d’ici à l’élection présidentiel de février prochain. Enfin, Idrissa Seck fait peur à certains qui le perçoivent comme une menace qui n’hésitera pas d’user de son pouvoir pour régler des comptes s’il est élu président de la République.
Ceci dit, cette élection présidentielle est celle où Idrissa Seck à plus de chance, vue qu’il sera le principal adversaire du président sortant. S’il l’a loupe, c’est la retraite pour lui. C’est à lui de rassurer les uns et les autres, et de créer une dynamique unitaire autour de sa candidature pour triompher au soir du 24 février prochain. Réussira-t-il ? C’est là toute l’interrogation.
Marie Diop-Reseaunews