Le Sénégal maintient un rythme de croissance solide à plus de 7%, attendue en 2018. C'est du moins la conclusion de l'équipe dirigée par le sous-directeur au département Afrique, Michel Lazare, qui a séjourné à Dakar du 26 avril au 11 mai pour mener des entretiens avec les autorités du pays, et ce, dans le cadre de la sixième revue de l'accord avec le FMI au titre de l'Instrument de Soutien à la Politique Economique (ISPE) approuvé il y 3 ans.
La sixième revue de l'accord de l'instrument de soutien à la politique économique (ISPE) par le conseil d'administration du FMI est prévue pour juillet 2018. Dans un communiqué à la presse, le FMI a signalé que la mise en œuvre du programme ISPE a été confrontée à des difficultés en 2017, lesquelles sont liées au contexte de hausse soutenue des prix mondiaux du pétrole, alors que les prix intérieurs de l'énergie sont restés stables. Le texte s'inquiète toutefois d'une mobilisation insuffisante des recettes et apprécie positivement la gestion prudente de la dette sénégalaise.
Faibles risques de surendettement
«Si l'objectif fixé pour le déficit budgétaire à fin 2017 a été atteint, une mobilisation insuffisante des recettes a conduit à la réduction des dépenses publiques et aux retards dans les paiements à la compagnie publique d'électricité et au secteur privé», a souligné le communiqué qui a également précisé que le Sénégal continue de gérer sa dette prudemment.
En effet, «le Sénégal continue de gérer sa dette prudemment, notamment en mettant de côté le surfinancement de 1,8% du PIB à l'occasion de l'émission d'un eurobond de 2,2 milliards de dollars, soit 1 209 milliards de francs CFA, pour financer le budget 2019 et acheter des emprunts extérieurs à coût élevé», a déclaré le sous-directeur au département Afrique, Michel Lazare.
Cette dette a suscité des commentaires similaires de la Banque mondiale (BM) qui à son tour a indiqué que la dette publique a continué d'augmenter, bien qu'à un rythme plus faible, et a atteint 60,8 % du PIB en 2017. Quant au service de la dette, il est passé de 24% à 30 % des recettes publiques entre 2014 et 2017.
Pour autant, le risque de surendettement reste faible selon la dernière analyse de soutenabilité de la dette du FMI et de la Banque mondiale -cette évaluation pourrait toutefois être revue en cas d'aggravation des indicateurs concernés. La dette extérieure aurait atteint 62 % du PIB en 2017, selon les estimations, tandis que le déficit de la balance courante s'est creusé, passant de 5,4% du PIB en 2016 à 7,9% en 2017, en raison d'une hausse des importations de pétrole et de biens d'équipement plus rapide que celle des exportations.
La tribune Afrique