Clap de fin pour l’Agence nationale des chemins de fer (ANCF) et Dakar Bamako ferroviaire (DBF). L’Assemblée nationale a adopté vendredi 22 mai le projet de loi portant création d’une société nationale dénommée les Chemins de fer du Sénégal (CFS), devant remplacer ces deux entités.
Ce projet de loi, défendu par le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, El Hadji Omar Youm, et autorise le reversement du personnel et des actifs dans la nouvelle société. Les actifs de l’ex-Régie des chemins de fer du Sénégal (RCFS) et de la Société nationale des chemins de fer du Sénégal (SNCS) seront également réaffectés à CFS. Le personnel et l’actif de Dakar Bamako ferroviaire seront réaffectés à la CFS qui sera chargée en conséquence de la liquidation de DBF.
CFS aura pour mission d’assurer la gestion du patrimoine ferroviaire de l’Etat du Sénégal, excepté celui du Train express régional (TER), par la réalisation de toutes les opérations se rattachant directement ou pas à son objet. Le Petit train de banlieue (PTB) quant à lui, chargé du transport de passagers, sera redéployé à l’intérieur du pays. Comment expliquer cette réorganisation ? Officiellement et en croire les services du ministère sénégalais des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, «la création de cette nouvelle société, entre dans le cadre de la politique de revitalisation des chemins de fer au Sénégal, la lutte contre l’insécurité routière et la dégradation prématurée des routes du Sénégal».
Mais officieusement, le Sénégal, à travers son ministre El Hadji Omar Youm, qui a défendu bec et ongle ce projet de loi, joue bien la partition de la Banque mondiale sur la ligne Dakar-Bamako. En effet, en actant la création de CFS, Dakar s’arrime au schéma institutionnel de la Banque mondiale, préalable au financement de la réhabilitation par l’institution de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako, à l’arrêt depuis mai 2018. D’ailleurs, la rénovation de cette ligne, qui nécessite un investissement de 500 millions d’euros, fait actuellement l’objet d’une étude commandée par la Banque mondiale au cabinet espagnol Typsa. Le Sénégal emboîte ainsi le pas au Mali voisin, qui a créé la Société du patrimoine ferroviaire du Mali (SOPAFER Mali SA) en mars 2017.