Après la traque des biens mal acquis sur fond de règlement de compte politique, voilà la traque des opposants et activistes sur les réseaux. Si la traque des biens mal acquis a réussi à réduire l'opposition à sa plus simple expression, ce nouveau front est plus difficile à cerner pour Macky Sall.
Son souhait qu’il avait exprimé de vouloir contrôler ce qu'il pense être "des dérives" sur les réseaux sociaux, semble être dans sa phase active. Il avait martelé dans ce sens que "Les insultes envers certaines autorités ne seront plus acceptées".
Et le locataire du Palais présidentiel a accéléré la cadence. Après avoir mis au gnouf le très actif et réactif dans les réseaux sociaux, Guy Marius Sagna, incarnant le "nationalisme sénégalais" qui loge depuis quelques jours à Reubess, il vient de rééditer le coup en s’offrant, le journaliste Adama Gaye.
Si Guy Marius Sagna est inculpé du mystérieux délit de fausse alerte, Adama Gaye, allergique au régime, ne sait pas encore à quelle sauce il va être mangé. Le très respecté journaliste est féru des réseaux sociaux. Notamment, celui de Mark Zuckerberg.
Son compte Facebook est devenu son espace privilégié pour brocarder le régime de Sall. Et jusqu’à présent, les tenants du pouvoir ignoraient les posts acerbes du doyen Gaye, jusqu’à avant-hier, quand il a été est cueilli par la division des investigations criminelles (DIC), pour un post mettant en cause la vie privée du président de la République.
Le premier à avoir fait les frais du courroux de Macky Sall est Assane Diouf. Rapatrié du pays de l'Oncle Sam, ce dernier continue de plus belles manières à débiter des insultes, malgré sa condamnation pour outrage à une autorité religieuse selon le chef d'inculpation. Aux dernières nouvelles, Adama Gaye est poursuivi pour offense au chef de l'État, atteinte à la sûreté de l'État.
La particularité de ces trois acteurs est qu’ils utilisent les réseaux sociaux pour mener la lutte contre ce qu'ils pensent être une "injustice" que vit le peuple sénégalais. Après avoir réduit l'opposition à sa plus simple expression, apprivoisé certains par des sinécures, Macky Sall, réussira-t-il, par des séries d’arrestations à réduire au silence les activistes ? La réponse a cette question n’est pas évidente.
ReseauNews