C'est un phénomène qui touche bien des endroits dans le monde, particulièrement grave dans le Sine Saloum, au Sénégal : des terres grignotées par le sel sur des dizaines de kilomètres. Comment en est-on arrivé à ce spectacle de désolation, qui ne cesse de gagner du terrain ? Un Français défenseur de l'environnement, Jean Goepp, a monté une association, Nébéday, pour aider les habitants à lutter contre le sel. Il s'est installé dans le Sine Saloum il y a une vingtaine d'années. Le Sine Saloum est un des trésors du Sénégal : 76 000 hectares de mangrove et un parc national protégé, mais à mesure qu'on s'enfonce dans le delta, les palétuviers, l'arbre de la mangrove, se font de plus en plus rares. Repousser le sel pour maintenir la vie.
L'eau douce a disparu ou presque à cause de la sécheresse. Avec l'évaporation, il ne reste que le sel de la mer. À mesure que la mer monte, elle contamine progressivement les terres environnantes. Dans le fond du delta, le phénomène est particulièrement inquiétant et touche jusqu'à 30% des terres cultivables, avec des conséquences désastreuses pour les paysans. Dans beaucoup de villages, les nappes phréatiques se sont remplies d'eau de mer. Les puits sont alors hors d'usage. L'eau sert alors tout juste à abreuver le bétail. L'année dernière, 700 000 arbres ont été plantés pour lutter contre le phénomène. Repousser le sel pour maintenir la vie.