Ces temps -ci, le Sénégal est en ébullition par la seule volonté d’un homme et son camp d’amis réels ou supposés en la circonstance, suite à Une affaire de mœurs qui met en rapports conflictuels une jeune fille sénégalaise de 20 ans à Ousmane SONKO 48 ans député, et homme politique d’envergure nationale arrivé troisième dans la course des dernières élections présidentielles Cette jeune fille a porté plainte pour viols et menaces de mort avec arme contre Ousmane SONKO parlementaire de la république, chef de parti. Vrai ou faux, la balle est tirée , car elle enclenche une procédure judicaire qui, en droit devrait aller jusqu’au bout pour la manifestation de la vérité , toute en reconnaissant à chacun des protagonistes le sacré principe du droit à la présomption d’innocence pour OUSMANE SONKO , tout autant au droit à la présomption de victime pour cette jeune fille qui a déposé plainte.
Au Sénégal, les choses simples en procédures ne sont toujours rectilignes et ont toujours tendance à être obliques ou tordues. La confusion et la pagaille qui ont suivi à Dakar et dans les régions, à l’instigation d’OUSMANE SONKO et de son parti , accompagnés de certains opposants politiques encagoulés sous couverts de mouvements citoyens ,et d’ autres petits partis voulant profiter de buzz pour se faire connaitre, appellent à la réflexion et à la sérénité pour que cette affaire strictement privée puisse trouver son épilogue dans la transparence et dans l’équité de traitement de ce contentieux ; autant pour les pouvoirs publics que l’ensemble des acteurs qui , de près ou de loin suivent ou se sentent concernés par cette déflagration terrible pour OUSMANE SONKO et pas seulement lui tout seul, mais l’ensemble de la classe politique sénégalaise pour ses manquements comportementaux supposés ou vrais. OUSMA NE SONKO a déclaré ne pas devoir répondre à cette convocation dès lors qu’il est député et il revendique la levée de son immunité parlementaire comme s’il lui revenait de fixer le calendrier de la procédure judiciaire , ce qui n’est pas de son ressort .Mais il est apparu nettement que cette posture première n’était que le fondement de base d’une stratégie tendant à noyer le poisson pour à la fois discréditer la plainte et son auteur compte tenu de l’asymétrie des personnalités en causes et leurs statuts ,dans leurs accès à la parole et aux mouvements de soutien (militants partisans, amis , opposants politiques , les médias participants à la cause marabouts) pour l’un et pour l’autre. Ousmane SONKO a déclenché sciemment une bouée politique et une machine qui me donnent l’impression qu’il cherche à étouffer, à discréditer la parole de la présumée victime en n’osant pas l’affronter directement sur le terrain judiciaire.
Mais en semant un vent contraire tendant à se servir d’une autre adversité, politique celle- là qui sied beaucoup plus à sa posture et à sa stratégie politique de l’heure. Car il n’y a pas plus mortel pour un politique de sa trempe avec l’étendard de probité, de droiture, de clarté, de patriotisme, de singularité et de dignité, de se retrouver encastré dans cette toile d’araignée dont il ne maitrise aucunement pas la règle du jeu ettout le processus qui s’en suit C’est ma lecture et ma compréhension des évènements. Je n’accuse point SONKO mais je refuse de condamner et ne pas croire à la véracité des propos de cette jeune fille. Car, dans cette circonstance il ne peut y avoir un bon et une mauvaise. Comme l’ont d’emblée décidé SONKO et ses partisans, les médias et les marabouts souteneurs, les opposants chroniques à Macky dont certains sont devenus opposants parce que ils ne mangent plus à la sauce ou d’autres parce qu’ils n’ont pas été invités à la sauce..
Tous ils refusent à cette jeune adolescente le droit à la présomption de victime. Ce qui est terrible au Sénégal, c’est que l’interaction et la récurrence qui fondent les liens entre la politique et l’argent et non ce qui devrait être entre politique et citoyenneté , font que nous assistons quotidiennement à des dérives autant du côté du pouvoir que de l’opposition qui restent impunis , parce que ceux qui sont en cause sont puissants , ont de l’argent et des réseaux et de l’entregent au détriment des plus petits et les moyens d’instrumentalisations sont effectivement nombreux SONKO aurait pu par une éthique comportementale à l’égard du peuple sénégalais et eu égard à sa supposée victime , agir autrement et de manière apaisée, laisser cette procédure à laquelle il est mêlé suivre son cours et aller à son terme , être grand, prendre provisoirement congé de la tête du PASTEF, laver son honneur et revenir encore plus grand s’il est innocent. Il n’a pas suivi cette voie.
Car il a semblé qu’il a voulu profiter d’un raccourci pour porter cette fois-ci le combat là où il ne devait pas aller : le terrain politico politicien qui est fertile en choses non utiles à la république. Fondamentalement, je ne crois pas à une machination politique et je crois aussi que chacun des acteurs en cause peut mentir à travers un règlement de compte réciproque dans le cadre d’une relation qui a mal tourné. Quel est l’intérêt du Président de la république de descendre à un si bas niveau pour régler des comptes politique. Pourquoi avoir peur de SONKO ? Pour moi la force de SONKO n’en est pas une ; car ce que SONKO a récolté lors des élections dernières n’est pas son propre électorat .Il est celui de KHALIFA SALL ,de KARIM WADE et du PDS , de beaucoup de candidats recalés ou qui n’ont pas osé aller au parrainage, des mouvements citoyens politiquement encagoulés qui attendaient des biscuits et qui ne les ont pas eu mais qui n’accepteront jamais de disparaitre pour les beaux yeux de SONKO ; et manifestement, SONKO cherche à les phagocyter, à les préempter et en faire sa base politique définitive pour l’avenir et il se sert de MACKY SALL pour cela comme cheval de Troie et de tremplin.
Et il semble que celui-ci y trouve son compte dans ce champ de bataille politique larvé Cette plainte tout en cherchant à la discréditer, à intimider la jeune fille à travers ses soutiens et supports divers, a semblé être une aubaine car il a cru sa stratégie payante pour mieux structurer et rendre irréversible un pan entier de l’électorat sénégalais autour de lui Il aurait réussi, s’il avait accepté le jeu de la transparence et de l’équité comportementale liée à la sociographie culturelle sénégalaise devant l’adversité des faits et des conflits sociaux et devant la loi comme simple citoyen qui a fondamentalement le droit de se défendre pour laver son honneur, dès lors qu’il aspire à exercer la plus haute charge de l’Etat Seulement, il me semble que SONKO a cherché à dissiper et à dissimuler. II n’a pas opté pour la transparence. Il a choisi la confrontation avec d’autres et pas avec la jeunes fille pour la transformer en marionnette de son combat politique .IL a nié le viol et ça laisse beaucoup de sous- entendus sur l’éventualité d’un acte sexuel consenti .
Ce qui est moins dangereux que le viol, mais tout aussi mortel pour l’homme politique qu’il est, compte tenu de ses critique acerbes à l’égard de la classe politique sénégalaise qu’il a en adversité. SONKO aurait-il à cacher quelque chose comme tout être humain en situation de conflit pour activer si lourdement son immunité, ses marabouts à TOUBA, ses médias souteneurs, ses partisans, ses amis factuels de l’opposition sénégalaise et des mouvements citoyens ?
En créant ainsi une telle insurrection populaire qui pourrait lui valoir des poursuites judiciaires importantes, et une telle bulle médiatique pour casser et rendre caduque les accusations dont il fait l’objet par un rapport de force politique qu’il cherche à lui rendre favorable, SONKO a cherché à stopper la procédure par des voies extra-judiciaires et faire enterrer la plainte déposée contre lui Pourquoi croire SONKO et ne pas croire la jeune fille et l’écouter dès lors que l’on ne recherche pas à étouffer la réalité des faits ? Les partisans de SONKO ont violemment manifesté et j’espère pour eux et pour SOKO qu’ils ne se sont pas trompés sur le soutien qu’ils ont apporté à SONKO .SI SONKO est propre qu’il aille répondre et s’il est blanc comme neige, il en sortira plus grandi et ce sera un énorme boulevard qui s’ouvrira pour lui.
Mais s’il biaise en voulant empêcher la manifestation de la vérité, c’est le soupçon permanent qui perdurera et son image en paiera un lourd tribut pour longtemps. Si cette fille a menti et a faussement accusé SONKO, elle et ceux ou celles qui sont soupçonnés la manipuler doivent en payer lourdement le prix. Car autrement ce serait ignoble et inacceptable. Et à aucun moment, cette jeune fille ne devrait être une lampiste Mais si SONKO est fautif, il doit subir lourdement les foudres de la justice et j’ose croire qu’à ce moment les accusateurs qui n’ont pas d’autres programmes, n’accuseront pas le président de la république ce dont ce qui n’est pas son rôle à mon avis en espérant à mon tour ne pas me tromper.
Mamadou Déme
Sociologue des migrations et du développement local