Les chaînes de télévisions au Sénégal sont aussi nombreuses que périlleuses. Elles semblent être dans une course « d’énormités » qui choquent parfois un public sensé y apprendre et s’y cultiver. Mais les contenus programmatiques de ces chaînes laissent parfois à désirer.
Le plus dramatique est l’uniformisation des programmes. D’une chaîne à une autre, on retrouve les mêmes choses. Il faut juste s’aventurer à zapper pour s’en rendre compte. Ce « niirollé » révèle un manque de créativité de nos chaînes de télévision.
Ceci est symptomatique d’une paresse intellectuelle. Personne ne fait l’effort de regarder au-delà de sa fenêtre. On se contente juste de copier et coller ce que l’autre a fait en changement juste la forme du plateau et l’appellation. Si s’inspiré d’un produit qui marche n’est pas mauvais en soit, mais il devient insupportable quand tout le monde fait la même chose. Et c’est le cas de nos chaînes de télé.
Les nouveaux PPDA et Pujadas à la sénégalaise
Ce constat tragique ressemble à un nivellement par le bas. Ce rabaissement terrible est aussi accentué par le fait des présentateurs et des animateurs venus de nulle part ont écarté les professionnels du métier. Désormais, c’est eux qui font la pluie et le beau temps. Les stars, c’est eux. L’éthique et la déontologie, ils n’en ont rien à faire. Normal. Puisqu’ils ne la connaissent pas.
Conséquence, ces nouveaux PPDA et Pujadas à la sénégalaise montrent à longueur de journée une face très hideuse de ce métier ô combien noble, que le grand public ne lui en connaissait pas. Sans s’en rendre compte, ces « nouveaux venus » sont en train de le souiller et de le tuer à petit feu.
Parce qu’il suffit d’avoir l’apparence d’un saltimbanque ou incarner la posture d’une catin pour que les « boss » de ces caisses de résonnances te propulsent au-devant du petit écran. Et bonjour les sorties de route et les incartades parfois attentatoires même à la cohésion nationale. La belle présentatrice de la 7tv est une victime de la magie et de la tragédie cathodique.
Désertion des professionnels
Ce visage hideux, beaucoup de professionnels ne veulent plus que leurs images ou noms y soient associés. C’est pourquoi la plupart d’entre eux ont déserté les rédactions, laissant un trou béant, propice au laisser-aller et au laisser-faire. Désormais, ils officient au profit des ONG, entreprises ou des cabinets ministériels.
Aujourd’hui, il est indispensable de comprendre la mutation dangereuse du métier sans tenir de ces « nouveau venus » qui sont entrés par la fenêtre et qui se sont accaparés du fauteuil, provoquant la désertion des professionnels.
La nouvelle méthode de recrutement, ce n’est plus d’être diplômé. Mais d’avoir une belle tête, ou à défaut, d’avoir une grande gueule pour débiter des insanités. C’est pourquoi nos télévisions sont devenues des boîtes à images hideuses qui tiennent en otage une jeunesse plus ludique que studieuse.
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