L’affaire Karim Wade plaidée à Genève. Devant le Comité des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme, l’Etat du Sénégal a pris des engagements allant dans le sens de la réhabilitation de Wade-fils. Une tournure qui intervient peu après l’audience au Palais de la République, entre l’ancien président, Me Abdoulaye Wade, et l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall.
Conduite par Fatou Gaye, ministre-conseillère à la Mission permanente du Sénégal auprès des Nations Unies à Genève, ladite délégation sénégalaise en a fait la promesse au Comité des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies (ONU), pour les droits de l’homme, hier mardi, 15 octobre 2019. Ce, à l’occasion de l’examen du rapport soumis par le Sénégal au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, rapporte L’Observateur du jour.
En octobre 2018 déjà, l’instance avait interpellé l’Etat sénégalais sur la détention jugée « arbitraire » de l’ex-ministre sous le règne de son père. La question reposée cette année, Fatou Gaye a brandi le décret de grâce présidentielle signé, le 24 juin 2016, par le chef de l’Etat, Macky Sall, en faveur de l’ex-détenu.
Mais, un membre du Comité a relevé que cette grâce octroyée à Karim Wade n’allait pas dans le sens de la constatation du Comité car elle n’annule pas la condamnation », rappelle le journal. Or, c’est sur la base de cette privation de liberté que Karim Wade n’a pas pu se présenter à la présidentielle du 24 février dernier.
C’est ainsi que, sur le point relatif au droit et à un recours effectif quant à l’examen sur le fond du dossier judiciaire de Karim Wade, la délégation sénégalaise a rassuré le Comité que le Sénégal est en train de revoir et de modifier l’ensemble des juridictions qui ne prévoient pas de recours. Vers de nouvelles réformes du système judiciaire ou la mort de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
La réaction de Me Seydou Diagne, membre du collectif des avocats de Karim Wade
Le collectif des avocats de Karim Wade exulte mais demande à l’Etat d’aller au-delà, visant la condamnation même de leur client à une peine de 6 ans de prison ferme avec 138 milliards F CFA d’amende pour enrichissement illicite.
« Au nom du collectif d’avocats, nous nous réjouissons tous des positions de l’Etat du Sénégal, qui est une position conforme au droit international, et conforme à sa signature c’est-à-dire de respecter les droits de ses citoyens et de les réparer lorsqu’il y a des violations qui ont été constatées, a réagi l’un d’eux, Me Seydou Diagne, joint par iRadio. Cependant la question n’est pas seulement celle d’une indemnisation ou d’une réparation du préjudice. Comme je l’ai déjà dit ce qui est important pour nous, c’est que la réparation puisse être intégrale notamment par le respect et le suivi de toutes les recommandations du Comité des droits de l’homme des Nations Unies notamment le réexamen de la déclaration de culpabilité et de la condamnation qui ont été prononcées dans les conditions que l’on sait à l’encontre de Karim Wade. En définitive, nous encourageons l’Etat du Sénégal à persévérer dans cette voie, à la suivre, et à trouver la meilleure des solutions pour le rétablissement et le respect de notre Etat de droit et de notre chère République, le Sénégal ».
Dakarmatin