Depuis sa sortie au vitriol, accusant Macky Sall de faire un procès politique à Khalifa Sall, le professeur Abdoulaye Bathily ne cesse de tirer à boulets rouges sur le régime. Revenu d’une mission onusienne il y a un an, l’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (LD/MPT, parti pourtant théoriquement membre de la mouvance présidentielle), se mue en opposant radical.
Le 23 avril au matin, le professeur s’est signalé dans la presse, démentant avec virulence avec rencontré « récemment » le président de la République, et avoir changé de discours à l’issue de la rencontre. Il a tenu à dédire ce qu’a semblé déclarer Alioune Fall, un proche du président, ajoutant à l’adversité qui l’oppose désormais au palais.
Abdoulaye Bathily a la rancune tenace. Il en veut à Macky Sall qui, après avoir présenté sa candidature au poste de président de la commission de l’Union africaine (UA), a tourné casaque la veille du vote, à la faveur d’un deal avec son homologue Idriss Déby, pour faire passer l’ancien chef de la diplomatie tchadienne. Bathily a d’autant mal vécu ce lâchage qu’il a été orchestré, à en croire la source de Yerimpost, de connivence avec ses anciens camarades opposants socialistes arrivés au pouvoir dans leurs pays respectifs: le Guinéen Alpha Condé et le Nigérien Mahamadou Issoufou.
Revenu à Dakar au début du deuxième trimestre de 2017, Bathily, qui s’est entre-temps mué en consultant, a été reçu dans la foulée par Macky Sall qui ne lui a plus fait l’honneur de l’accueillir dans son palais. Sûrement pour n’avoir pas apprécié la position que lui a exprimée Bathily à propos du dossier Khalifa Sall. Le contact a été rompu entre les deux hommes depuis une bonne année.
Tous ces ingrédients sont venus fermenter un cocktail devenu explosif. Macky Sall éconduit tous ceux qui tentent de lui suggérer d’arrondir les angles avec son désormais ex-allié. Abdoulaye Bathily s’étrangle de rage à la seule évocation du nom du chef de l’Etat, a appris Yerimpost. Ce leader de gauche forgé dans les répressions et luttes politiques depuis l’indépendance ne lésinera pas sur les armes à sa disposition pour nuire au président-candidat. La politique est brutale.
Yerimpost