Le régime de Macky Sall sombre dans une folie totalitaire qui mène le Sénégal au bord du précipice. Alors que les dernières digues de l’état de droit se sont littéralement effondrées comme un château de cartes, la démocratie sénégalaise est désormais l’otage d’un homme totalement, irresponsable excentrique et mégalomane qui ne se fixe plus aucune limite et qui a décidé de régner par la terreur avec la multiplication des arrestations arbitraires, rafles, enlèvements, et kidnapping d’état.
Les images extrêmement choquantes de l’arrestation de l’activiste Assane Diouf par la Division des investigations criminelles dont les éléments se sont comportés comme de vulgaires voyous (défonçant comme des malfrats, le domicile d’un citoyen qui n’a commis aucun crime) ont fini de convaincre les derniers sceptiques sur la nature de ce régime violent et despotique.
La situation est grave et l’option démocratique de notre pays est clairement remis en cause. L’heure n’est plus aux atermoiements.
La résistance à l’oppression dispose d’une valeur juridique indéniable, consacrée par les textes. Les articles 2 et 16 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 visent l’objectif d’une transition de la « liberté contre l’autorité » vers « l’autorité garante de la liberté ». Du reste, la Déclaration des droits de l’homme énoncée dans le Préambule de notre Constitution fait de la résistance à un pouvoir arbitraire un devoir de chaque citoyen.
La formule est connue de tous : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, la résistance est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».
Conscients de leur mission d’éveil du peuple et prenant la juste mesure de leurs responsabilités, à un moment où le Sénégal peut basculer dans l’impensable, 102 intellectuels et universitaires sénégalais viennent de sonner l’alerte, reprenant dans un manifeste publié par le Journal Sud Quotidien la formule célèbre de Cheikh Anta DIOP : « Si des Bokassa et des Idi Amin Dada ont pu exister en Afrique, c’est parce que des intellectuels et des cadres africains ont abdiqué leur responsabilité, ont préféré ronger des os, au lieu de s’occuper de l’essentiel, c’est-à-dire de la sauvegarde des droits imprescriptibles du citoyen, pensant que cela présentait moins de risques. Les intellectuels, tous les citoyens lucides, doivent opposer une résistance morale à l’arbitraire. Ils doivent être disposés à payer de leur personne pour que les lois de circonstance cèdent la place à des lois justes ».
Tous les sénégalais, où qu’ils vivent (En Amérique, en Europe, en Asie, En Afrique) doivent résister, et se mobiliser pour faire face au MONSTRE. Dans des circonstances historiques, le peuple sénégalais a toujours su être debout. « Tous les patriotes doivent comprendre que le combat que nous menons en ce moment est le leur » ont entonné comme un refrain les 102 intellectuels. Le peuple sénégalais fera FACE.
Seybani SOUGOU – E- mail : sougouparis@yahoo.fr
Nota bene :
Nous demandons à tous les citoyens sénégalais de relayer et diffuser largement le manifeste des 102 intellectuels.
Le dernier paragraphe du manifeste torpille et réduit à néant la thèse d’une 3eme candidature en 2024 en des termes clairs : lorsque la norme fondamentale (« nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ») rencontre la valeur la confession présidentielle de l’impossibilité d’un troisième mandat –, ce mutisme anxiogène, pourtant bruissant de calculs politiciens, réduit les derniers vestiges de l’Etat de droit à sa portion congrue.