Malgré les excuses présentées à la communauté musulmane, Idrissa Seck continue de faire l’objet d’attaques de certains chefs religieux et leaders d’opinion. Une pression intense dont on peut s’interroger sur la finalité. Pire encore, son honneur est livré aux chiens. Attention, l’heure est grave !
La saga sur les propos maladroits d’Idrissa Seck dépasse l’entendement humain. Malgré les excuses présenter à la communauté musulmane, celle-ci par ses dignitaires, continue de clouer au pilori l’ancien Premier ministre. Un acharnement que nul ne comprend. Certains chefs religieux et non moindre, qui sont censés apaisés les cœurs et les esprits, se sont distingués par des propos qui n’honorent pas leur statut.
Dans la classe politique, chacun y et va de sa petite phrase. Des phrases pour l’essentiel assassines. De ce lot de propos incendiaires, il n’y a qu’un seul acteur dont la forme et le contenu des propos sont à saluer dans ce contexte très tendu. Il s’agit des propos du jeune leader Thierno Bocoum, qui a fait un témoignage sur la foi musulmane d’Idrissa Seck et sa croyance au Coran, tout en appelant au calme, puisque dit-il, le concerné s’est amendé et a demandé pardon.
Ces propos de Thierno Bocoum qui devaient être ceux-ci d’un guide religieux doivent interpeler chacun de nous. Nous sommes tous des pêcheurs, y compris les nouveaux inquisiteurs sénégalais qui croient disposer d’un pouvoir divin leur donnant autorité de dire qui est musulman ou pas. On peut tout reprocher à Idrissa Seck, sauf remettre en cause sa foi musulmane. Ce débat très malsain et qui devait très vite être clos par les chefs religieux risque de se retourner contre le Sénégal. Parce que la réaction de certains guides religieux laisse à penser qu’ils avaient une dent contre l’ancien maire de Thiès « qui a eu le tort de changer de confrérie ».
Que veulent-ils à Idrissa Seck ? Ou plutôt, qu’attendent-ils de lui ? Nul ne sait. Mais une chose est sûr, c’est que la pression à laquelle il est soumis depuis quelques semaines est intenable. Il faut que l’on revienne à la raison malgré les propos ignobles qu’il a tenus à l’égard au pèlerinage à la Mecque. Idrissa Seck n’est qu’un homme. Il n’est pas un rebot. Il peut avoir des moments de doute, de faiblesse, d’angoisse, d’anxiété et que sais-je encore.
Il ne faut pas que cette polémique nous conduise à des drames ou chacun de nous se sentirait coupable. Parce que l’honneur d’un homme est très précieux. Et quand celui-ci est mis à mal, il lui reste peu d’alternative. Pour moindre que ça, la France a connu une tragédie avec Pierre Bérégovoy. Alors, ressaisissons-nous car l'honneur d'un homme est présentement livré aux chiens.
Marie DIOP-RESEAUNEWS