Barthélémy Dias interpelle la communauté internationale depuis sa cellule

04 - Juin - 2018

A l’attention de la commission des relations extérieures (Sous-commission sur l’Afrique) du Congrès Américain.

Washington DC ETATS UNIS D’AMERIQUE

Le président de la République du Sénégal (west Africa), M. Macky SALL, est obnubilé par une éventuelle réélection en février/Mars 2019. Depuis quelques mois, il s'emploie, avec acharnement, à écarter de la compétition future, diverses personnalités politiques qui ne sont pas ou plus de son bord en les emprisonnant sous de fallacieux prétextes. Pour se faire, il s'appuie sur la Justice sénégalaise qui est, en fait, à son service.

C'est ainsi qu'après avoir fait condamner et emprisonner M. Khalifa Ababacar SALL, Député-Maire de la Ville de Dakar, capitale du Sénégal, il vient de faire la même chose contre M. Barthélemy Dias, ancien parlementaire, Maire de la Commune de Mermoz-Sacré Cœur à Dakar et principal soutien politique de M. SALL.

Or, la Justice sénégalaise est discréditée et tout le pays en a unanimement conscience y compris les magistrats eux-mêmes. Les quelques illustrations ci- dessous finiront par convaincre quiconque :

Le 5 Octobre 2015, Maître Mame Adama Guèye, ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats déclarait : « ...IL y a une incertitude judiciaire grandissante...La situation de la justice est en train de s’empirer et a atteint une vitesse phénoménale...L’indépendance de la justice est instrumentalisée par certains magistrats qui la mette au service d’intérêts illégitimes... ».
Le 9 Mars 2018, l’Honorable député Moustapha Cissé Lô, vice-président de l’Assemblée Nationale, disait publiquement : « il n’y a pas de justice au Sénégal...les magistrats ne jugent pas équitablement...ils ne jugent pas en vérité ».
Le 29 Mars 2018, M. Souleymane Téliko, président de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) qui ne cesse de dénoncer l’inféodation de la justice sénégalaise instrumentalisée par le Pouvoir présidentiel auquel elle s’est soumise s’est écrié : « Personne ne peut contester, aujourd’hui, le manque d’indépendance de la justice. Tout le monde sait que quand
l’Exécutif a la main mise sur la carrière des magistrats, il y a mainmise sur le fonctionnement de la justice »
Le 26 Mars 2018, M. Ibrahima Hamidou Dème, juge au Parquet de la Cour d’Appel a démissionné de la Magistrature pour protester contre la culture de soumission de la justice à l’Exécutif. Il a dit : « Je démissionne d’une justice qui a démissionné... qui a perdu sa crédibilité et son autorité... qui ne joue plus son rôle de gardienne des libertés individuelles... »
Le journaliste Mamadou Sy Tounkara rappelle en Avril 2018 que « Toutes ces voix autorisées ...pointent dans le sens du naufrage de notre système judiciaire... »

Ces quelques citations ne sont pas exhaustives. Elles confirment la mainmise du pouvoir politique d’Etat sur la Justice. Pourtant aucune de ces personnalités n’a été interrogée par la police, arrêtée ou passée en jugement pour ses propos.

Or voilà que le 30 Mars 2018, après qu’un verdict inique ait été rendu dans l’affaire précitée concernant le Député-Maire de Dakar, M. Barthélemy Toye Dias, est arrêté, jeté en prison, jugé le 6 Avril 2018 par la justice sénégalaise et condamné le 17 avril à une peine de 6 mois de prison ferme simplement pour avoir dénoncé le jugement (objet d’un recours en APPEL de toutes les parties : Procureur, Agent judiciaire de l’Etat, Avocats de l’Etat, Avocats de la défense) entrepris contre M. khalifa SALL ,dans un pays où la liberté d’expression est garantie par la constitution.

Le Tribunal écartera expressément « l’outrage à magistrat » et « l’appel à un rassemblement non armé ». Le Tribunal retiendra « le discrédit jeté sur une décision de justice ce qui est de nature à porter atteinte à l’autorité de la justice et à son indépendance...» ; une justice qui comme exposé plus haut s’est grandement auto-discréditée

En vérité, pour M. Macky SALL et son pouvoir, c’était là, l’occasion rêvée pour me retenir en otage, parce que je me suis révélé clairement comme une personnalité opposée à la politique devenue dictatoriale du président de la République sur le pays et son avenir.

M. Macky SALL conscient de ma popularité et de ma capacité de mobilisation, a profité de ce prétexte pour me faire taire. En effet, ayant décidé de tripatouiller la Constitution et le Code Electoral comme le font la plupart des dictateurs
africains pour se garantir d’ores et déjà une victoire sans adversaire de taille lors de l’élection présidentielle de Février/ Mars 2019, le Président de la République a choisi de fouler au pied la liberté d’expression en me réduisant au silence parce qu’étant, une des voix puissantes, un des hommes de refus et d’action, un des rares capables de faire face.

Une fois son forfait accompli, le 19 avril 2018 soit deux jours après ma condamnation, M. Macky SALL fera voter par l’Assemblée Nationale, sans débat, une modification de la Constitution et une autre du Code Electoral lui permettant, en réalité, d’invalider la candidature de qui il voudra.

Pour entrer en condamnation contre M.Barthélemy Dias, le Tribunal a volontairement violé la Loi, le Code Pénal. En effet, dans le système judiciaire sénégalais, lorsque les déclarations incriminées ont été rendues publiques par la presse (presse écrite, radio ou télévision), c’est le media en question qui doit être d’abord poursuivi comme auteur principal (articles 248 et 270), la personne ayant fait les déclarations n’étant que complice (articles 198 dernier alinéa et 271).

Autrement dit, l’on ne peut pas poursuivre la personne responsable de la déclaration sans commencer par le journal, la radio ou la télévision concernée.

Dans le cas de M. Barthélemy Dias, le pouvoir de M. Macky SALL et sa justice ont, délibérément, refusé de poursuivre l’organe de presse qui en l’occurrence était une chaîne de télévision en ligne pour ne s’attaquer qu’à M. Dias. Au début, brièvement interpellé, le journaliste a été immédiatement libéré sur ordre et avec les excuses de M. Macky SALL. Ce qui est illégal.

En vérité, le pouvoir voulait éviter l’effet de la solidarité des organes de presse contre lui. A la décharge de cet organe de presse(Dakaractu), je confirme que le journaliste n’a rien à se reprocher et n’a pas violé la loi, parce qu’ayant seulement exercé son métier d’informer.

Ce Mardi 5 juin 2018, s’ouvrira à Dakar « le pseudo – procès » en APPEL de M. Khalifa Ababacar SALL, Député – Maire de DAKAR et candidat à l’élection présidentielle de février/Mars 2019, avec pour seul et unique objectif de l’éliminer de la course ; en attendant de confirmer, sans vergogne, en cassation (cour suprême) ce vaste complot politico – judiciaire contre la démocratie sénégalaise.

De mémoire de Sénégalais, ce sera la première fois dans l’histoire de notre pays, jadis démocratique, qu’on assistera à la condamnation d’un citoyen (politique et présidentiable) en l’espace de dix mois (en première instance, en
Appel, puis en cassation), dans le seul but d’empoisonner la démocratie. En rappelant que tous les organismes de défense des droits de l’homme, à l’unanimité, ont dénoncé les lenteurs judiciaires dans les dossiers de milliers détenus dans les prisons sénégalaises, en attente depuis des années (3 à 5 ans)

A titre d’aveu, quelques jours plus tard, Mr Mor Ngom, Ministre conseiller auprès du Président de la République a déclaré : « Le Président de la République n’était pas au courant de l’arrestation du journaliste de Dakaractu (c’est la chaîne de télévision) mais dès qu’il en a été informé, il a exprimé tout son étonnement. Le Président de la République a immédiatement ordonné que ses services disent (au journaliste) que c’était une erreur... »

On ne saurait mieux avouer l’implication personnelle de Macky Sall, président de la République du Sénégal, dans l’action, le fonctionnement et les décisions de la justice sénégalaise qu’il utilise contre ses adversaires politiques.

Ce bref mémorandum a pour objet d’éclairer le Sénat américain sur les agissements anti démocratiques, dictatoriaux et illégaux du président du Sénégal qui instrumentalise la justice de ce pays, à sa guise, contre des adversaires politiques pour conserver son pouvoir à travers une mal- gouvernance devenue insupportable.

Sur ce, je vous saurais gré, Messieurs et mesdames de la sous-commission sur l’Afrique des relations extérieures du SENAT (subcommittee on Africa), de bien vouloir prêter une attention particulière sur la situation politique, judiciaire, économique et électorale en cours au Sénégal, pays ami.

Vous sachant attachés aux sacro-principes de la liberté, de la démocratie, du respect des droits de l’homme, entre autres critères d’éligibilité à certains programmes de la politique extérieure américaine,
Je vous remercie de votre attention et vous prie de bien vouloir recevoir ma considération déférente.

M.BARTHELEMY DIAS Maire de la commune de Mermoz-Sacre cœur

Ancien Député à l’assemblée Nationale

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