Le cas Adama Gaye est au moins révélateur d'une chose: que la somme des learders politiques et d'opinions est un conglomérat de faux cul.
Personne n'ose réclamer sa libération, à fortiori dénoncer le caractère arbitraire de sa détention. Au prétexte qu'il aurait usé d'injures contre le président de la république. Mais savent ils vraiment ce que c'est que la liberté d'expression au sens stricto sensu de la liberté d'opinion.
Une opinion peut se réduire aux jurons quand le ressenti du citoyen ne trouve d'autre mode lui permettant de signifier sa colère.
Qui plus est, l'irrévérance est le trait caractéristique qui distingue la démocratie de la monarchie, de quelque ordre qu'elle soit.
Aux karimistes et khaliphistes qui goûtent à cette joie de voir ce journaliste activiste embastillé, pour avoir donné son sentiment, pour le moins accablant contre vos leaders, quant à la prétendue virginité immaculée des poursuites dont ils ont fait l'objet, il faut leur dire qu' ils ne sont pas mieux que les thuriféraires apéristes qui défendent leur beaftake.
La fiction démocratique comme le soutient Pierre Rosanvallon consiste à "donner consistance au mot "peuple", en l'apprehendant sous sa vitalité. De montrer qu'il n'existe qu' au pluriel et qu'il ne peut être saisi que dans sa diversité et sa complexité".
Chacun peut et doit prêcher pour sa chapelle, mais en aucune façon, il doit exister une solidarité tacite de corps entre politiciens devant le musèlement des esprits libres, les snipers baroques qui s'emploient à tourner en bourique les politiques de tous poils.
Aguibou Diallo