C’est une prouesse peu enviable qu’a réussi Idrissa Seck. Faire l’unanimité contre lui. Même ses partisans ont de la gêne à le défendre après à sortie hasardeuse qui risque de laisser des traces.
Au détour d’un entretien décontracté avec la presse, l’ancien Premier ministre se prononçant sur le conflit israélo-palestinien, s’est lancé dans un jugement sur la Kaaba qui a heurté beaucoup de musulmans. Depuis, le leader du parti Rewmi fait malgré lui la Une des journaux de la presse nationale de la pire des manières. Il faut dire que l’ancien numéro 2 du PDS n’est pas épargné par les religieux et certains acteurs politiques.
Le premier a porté la réplique est Bamba Ndiaye, arabisant et ancien directeur de publication du défunt journal « Le Messager ». Un quotidien qui avait pour ligne éditoriale de liquider politiquement Idrissa Seck lors de son combat politique avec Abdoulaye Wade. Bamba Ndiaye vient de rallier la mouvance présidentielle.
La deuxième personnalité est Sidy Lamine Niass, arabisant lui aussi et PDG du groupe de presse Walfadjiri. Foulant au pied l’éthique et la déontologie, il a utilisé son groupe de presse pour faire une conférence de presse en direct pour brocarder Idrissa Seck. Ce qui est inquiétant pour la démocratie sénégalaise.
Pour revenir à cette sortie malheureuse d’Idrissa Seck, il faut s’interroger sur l’effet qu’il comptait en tirer. Dans un pays ou le religion est très présente et où les religieux ont presque fait le lavage de cerveaux de certains de nos compatriotes pour les suivre comme des moutons, M. Seck savait pertinemment qu’une telle sortie ferait l’unanimité contre elle.
La question c’est de savoir qu’est ce qui s’est passé dans la tête de Idy pour sortir une telle absurdité ? Il est le seul à le savoir. Il est cependant étonnant de voir Idrissa Seck, réputé pour maîtriser sa communication, en perdre totalement le contrôle depuis quelques semaines. Il faut rappeler qu’avant cette déclaration regrettable, il avait aussi fait une sortie contre les militaires qu’il a qualifiés de « peureux ».
Cette perte de contrôle est d’autant intriguant qu’il n’était pas dans une posture de défense lors de ces différentes sorties. Ses amis et souteneurs doivent s’en inquiéter. S’ils ne le sont pas, c’est qu’ils n’ont pas conscience du danger qu’ils encourent.
Parce que si le président du Conseil département de Thiès ne se ressaisit pas, il risque de se mordre les doigts en 2019. Les questions liées à la foi sont si profondes, qu’il ne faut pas jouer avec. Espérons qu’il a retenu la leçon.
Marie-DIOP RESEAUNEWS