« On ne lapide que l’arbre qui porte les fruits » (Jean-Yves Baillet)
Sans revenir sur les faits, ou circonstances ayant conduit à ce « bad buzz », nous ne pouvons que déplorer l’interprétation très tendancieuse, voire très fallacieuse des déclarations d’Idrissa Seck, par Sidy Lamine Niasse et Bamba Ndiaye, pour ne citer que ceux-ci. Toutefois, la tentative avortée de lapidation de quelques mollahs, doit nous inciter aussi à analyser, et à comprendre au sortir de ce tumulte médiatique, pour corriger certaines erreurs de communication.
De mon point de vue, on doit pouvoir se féliciter de ce « bad buzz », comme il arrive à neuf mois des élections présidentielles, à défaut de l'avoir cherché et de pouvoir l'éviter. Heureusement maintenant, pour nous permettre de faire plus attention dans notre rapport avec la population, c’est sans doute cela qui atténue mon inquiétude. Pour dire, cette tentative lapidation, ou de diabolisation pour faire réélire Macky Sall, par le rejet d’Idrissa Seck ne passera pas aussi facilement, et le 24 février 2019 au soir confirmera notre assertion.
Sidy Lamine Niass a toujours été excessif dans ces propos, néanmoins, le domaine de la religion musulmane est très sensible, donc l’aborder sous quelque angle pour un non islamologue est une manière de s’exposer aux foudres de la caste. En bouclier ou en rempart autour de lui (le président Idrissa Seck) nous le soutiendrons, nous le protégerons et nous le défendrons. Lucidement, nous devons accepter, que des mollahs dont les capacités de nuisance en somnolences ne demandent qu’à être réactivées, sont aux aguets. Donc, faisons attention.
Admettons que, Idrissa Seck ait pu commettre une erreur d’interprétation ou autre, dans sa communication, comme cela est relevé par certains islamologues comme Ouztaz Taib Socé. Cependant, posons-nous la question de savoir si cela mérite pareille acharnement, voire lynchage ? Puisque, au-delà d’exclure d’Idrissa Seck de la religion musulmane, il (Sidy Lamine) nous renseigne que la déclaration d’IDY est pire que celle de Salman Rushdie. Donc, Sidy lamine veut-il qu’une fatwa soit lancée contre Idrissa Seck, comme cela fut le cas, en son temps, concernant Salman Rushdie, par un autre mollah (ayatollah Rouhollah Moussavi Khomeini ou Imam Khomeini).
Après avoir encensé dans un passé pas si lointain Idrissa Seck, Sidy Lamine Niasse confirme l’affirmation d’Aristote selon laquelle « qui chérit à l'excès sait haïr à l'excès ». Toutefois, il doit aussi se rappeler que « l'excès du langage est un procédé coutumier à celui qui veut faire diversion » (François Mitterrand).
Un homme politique est un homme exposé, qui doit avoir de la ressource, et je reste persuadé, tu n’en manques pas président avec les épreuves que tu as rencontrées. N’empêche, tu dois aussi méditer autant que tu le peux, cette prophétie de Jean-Paul Sartre, pour qui « le secret d'un homme (…), c'est son pouvoir de résistance aux supplices et à la mort », surtout lorsque le combat dans lequel, il est engagé est de servir un PEUPLE ou une NATION.
Ainsi, il faut qu’il garde à l’esprit, que d’ici les élections présidentielles rien ne lui sera pardonné, donc à partir de maintenant sa communication doit être plus rigoureuse, plus adaptée, et plus orientée, pour ne point laisser place à une once de début de critique, sauf à vouloir encore « un bad buzz ». Parce que, contre son gré la campagne (électorale) de dénigrement a commencé, et ne va plus s’arrêter. C’est dire encore, il doit se recentrer sur l’essentiel, et ne pas se laisser disperser puisqu’il y a de la matière inépuisable avec Macky Sall. Et son bilan totalement négatif qui offre (presque) chaque jour, la possibilité d’écrire un dictionnaire sur sa nullité, ses erreurs, ses errements, son clientélisme, sa gestion gabegique, et son népotisme.
Je ne m’inscris pas sur le registre de ceux qui pensent, ou disent, les pseudo-gardiens du dogme religieux musulman devraient dénoncer, les faits des autres, ou les autres faits répréhensibles ou contraires, selon eux à la religion musulmane. Cette façon de voir, ou de considérer, ou de prioriser les faits, n’est pas mienne, car nous devons être exemplaires. Toutefois, je concède l'ampleur donnée à cette erreur, ou maladresse de communicationnelle est tellement excessive selon des islamologues qu'il est permis de s'interroger sur l'intention de certains oulémas. Pour dire, ou rappeler, la défense ou la protection de la religion musulmane n'est pas leur principale et unique motivation.
Je ne saurais conclure sans demander à mes sœurs, et frères du parti Rewmi, que toute critique est bonne, surtout lorsqu’elle est constructive, c’est-à-dire, tend ou vise à améliorer, entre autres une situation, ou un état. Le refus de toute position contraire à sa pensée va fatalement conduire à une tyrannie intellectuelle dont le parti n’a nullement besoin. D’ailleurs, ce n’est pas nous aider à progresser, à nous améliorer ou nous corriger. D’autant qu’il est à craindre, comme souvent en politique, les erreurs non corrigées dans l’opposition se reproduisent mécaniquement, ou reviennent comme un boomerang, une fois aux affaires.
Daouda NDIAYE
Rewmi France