Le moins que l’on puisse dire c’est que Monsieur Jean Paul DIAZ, Pater es qualité de Barthélémy du même nom, ne manque pas d’imagination. Pour commenter le geste noble du Président consistant à gracier Khalifa SALL, il n’a pas trouvé mieux que d’implorer nos experts et notre assemblée afin que notre arsenal juridique puisse s’étoffer d’une grâce amnistiante désormais, qui permettrait dans des cas comme celui de Khalifa SALL, d’obtenir que la grâce ne s’accommode plus des conséquences de la condamnation. Avec Diaz père on ne nage plus dans la doxa du commun des gorgorlous et autres mortels, on s’élève tout bonnement dans la noèsis des dieux de l’intuition juridique. Pour faire ce genre d’oxymore fantastique, il faut avoir une sacré maitrise de la contradiction et de la confusion dans les relations humaines et cela ne se décrète pas. Pour Père Diaz ce n’est qu’un jeu d’enfant puisqu’en matière de logique politique familiale, les DIAZ ont beaucoup à nous apprendre. Barthélémy et son daron d’élite politique sont les exemples parfaits de la personnification de l’oxymore idéologique. Pourtant, Père et fils ne perdent jamais rien de leur complicité qui fait que si l’un est en difficulté l’autre sort de ses gongs et se met en situation de courroux maximal.
Il faut se souvenir que cela se passe au Sénégal, dans le pays de la parlotte, de toutes les expertises et du paradoxe permanent. Ici on peut demander une grâce et refuser de l’endosser ou de l’assumer pour ne pas perdre la face, même s’il est évident qu’une grâce n’est accordée qu’à celles ou ceux qui la demandent. De plus, la justice de Ndoumbélane a trop souffert de cette accusation qui lui est faite, de caporalisation au service de l’exécutif, pour accepter que les prisonniers libérables par une grâce présidentielle pour des faits définitivement condamnés et exécutoires se retrouvent sans inscription sur leur casier judiciaire du simple fait de leur statut de leader politique. De plus je ne sais pas comment Père DIAZ imagine répartir les pouvoirs puisque la grâce est le seul fait du Président alors que l’amnistie découle d’une décision parlementaire. Qu’a cela ne tienne, ici tout est possible semble t’il, impossible n’étant pas sénégalais.
Le Sénégal est aussi un pays de rêve ou on se met à croire que les plaidoiries se font chez les khalifes au risque de tout mélanger. Nos khalifes et autres chefs religieux sont en effet de véritables régulateurs sociaux et passent beaucoup de temps à intercéder auprès de nos gouvernants pour diverses raisons et divers problèmes mais il serait grave de penser qu’ils doivent pousser la réclame jusqu’à demander l’amnistie pour des personnes ayant eu maille à partir avec Dame Justice et surtout ayant écopé de condamnation définitive.
Quand des mesures salutaires pour tout le monde arrivent il y’a toujours d’éternels jusqu’auboutistes qui en veulent toujours plus pour demander l’amnistie quand une grâce est accordée et même demander une indemnisation pour le temps de prison passé au cachot. « Rebeuss nékhoul », c’est un fait et Adama GAYE et sa grève de faim avortée en est la preuve vivante, mais les réalités politiques et les laudateurs obligent parfois des gens qui ne demandent qu’à oublier et à se reconstruire, à sortir de leurs réserves pour contenter ceux là qui ne font que vous faire risquer Rebeuss en se gardant bien de ne jamais y mettre les pieds. Politique « mo méti » !!!
Les oxymores et autres impossibilités idéologiques et juridiques, fruits de l’imaginaire de Père DIAZ, et surtout cette belle trouvaille de Diaz Père sur la « grâce amnistiante », ont encore de beaux jours au Sénégal, et il est à parier que ce pays inventera des uchronies et autres utopies pour accompagner notre entrée prochaine dans l’OPEP ainsi que notre résolution à demeurer un cœur pour une Afrique conquérante à la veille de la fin du monde. Khaloooooo !!!!
Pape SARR
Duc de Diapal