Les saltimbanques

12 - Mars - 2024

Il est temps que l’on dise stop aux rentiers de la tension. Ce pays que nous avons en partage a tant souffert, ces deux dernières années. Il a traversé des zones de turbulences avec des dizaines de morts en plus de dégâts matériels considérables.

L’hymne des duettistes, Pape et Cheikh, appelant à ne pas agiter la pirogue Sénégal afin qu’elle ne chavire, lors de la présidentielle de 2001, demeure plus que jamais d’actualité avec cette présidentielle dont le coup d’envoi de la campagne électorale a été donné, il y a deux jours. Ce beau pays vogue sur une mer agitée. Si en 2021, on craignait une confrontation entre le tout puissant Parti socialiste et l’Opposition réunie autour de sa figure de proue, Me Wade, aujourd’hui, les pyromanes sont au cœur du pouvoir, manœuvrant avec des gens éliminés par le Conseil constitutionnel et qui voudraient un arrêt ou une reprise du processus électoral.

Certains de ces va-t’en guerre ne représentent absolument rien sur l’échiquier politique et ne peuvent même pas réunir une centaine de militants. Des saltimbanques de la politique plus préoccupés par leur confort que par le devenir de ce pays où tout est à refaire. C’est symptomatique que tous les candidats à cette présidentielle parlent d’une réconciliation. Au centre de ce jeu, Karim Wade dans le confort de Doha, tirant les ficelles. Si tant est que le fils de l’ancien président voudrait faire valoir sa candidature, qu’il fasse preuve de courage et montre qu’il est garçon en descendant sur le terrain pour imposer des idées et mener la confrontation plutôt que de se vautrer dans le confort de son pays d’exil ou rien ne le retient.

Ce au lieu de déléguer la responsabilité de mener le combat à des gens dont la seule arme, jusqu’ici, demeure leur grande gueule et leur capacité à nouer des intrigues. Ce pays a besoin de tourner vite la page de la présidentielle qui ne doit pas être hypothéquée par des calculs politiques de gens du pouvoir avec des considérations toutes personnelles ou des considérations épidermiques. Tant pis s’ils ne roulent pas pour le candidat choisi par leur Chef.

Une élection est très sérieuse pour ne pas être l’affaire d’un clan de faucons soutenus par un Chef qui se dit sur le départ mais qui ne fait rien pour arrêter ces bellicistes qu’il a même promus. Ce charmant pays doit se remettre au travail pour avoir perdu trop de temps par la faute de vils comploteurs qui sont à l’origine de tout ce bordel. Si on en est arrivé à parler de réconciliation, c’est parce qu’une racaille a réussi à mettre le pays sens dessus dessous. Une page à tourner. Et vite !

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