<< Entre agir et réagir, le gap est énorme. Agir à temps et en toute lucidité ou réagir sous le coup de l’émotion.
Un émotif engagé est un réactionnaire en puissance, et quand on est réactionnaire, on nage dans les eaux troubles de l’inconstance. Et toute organisation basée sur l’inconstance et l’impertinence mène irrémédiablement vers une inconscience collective. Une hérésie sectaire qui ne peut engranger que haine et violence. >> Bocar GUEYE (Demain une autre Afrique)
Le challenge des quartiers propres est certes une belle initiative, de la part d’une jeunesse qui tient à vivre dans un environnement sain. Mais aussi un aveu cinglant sur la faillite de nos élus locaux et étatiques, censés bien gérer les affaires de la cité. Dans un pays où l’on parle de découvertes de richesses naturelles inestimables, additionnées aux potentiels humains, culturels, morales et religieux ; on se tire une balle dans le pied, à défaut de faire du surplace. D'où cette manie de chercher crânement à récupérer toute idée populaire, sombrant ainsi dans le populisme primaire. Le discours du président de la République après la prière de Tabaski, avec toutes les difficultés que vivent les populations, est maintenant axé sur la propreté. Le principal projet de l'État après l'improvisation de l'accueil de nos lions perdants, avec de belles enveloppes et passeports diplomatiques. Puisque l'on suit le mouvement de la jeunesse, donc c'est à elle de prendre ses responsabilités. Vivement qu'elle devienne plus consciente, le set setal doit commencer au sommet.
Entre politique et religion :
Les sorties aériennes de nos leaders d’opinion sous couvert du manteau religieux, surtout pendant les périodes où on les attend le plus, nous confortent dans l’idée que le peuple est pris en otage. Chacun défend son pain chez les dealers d'opinion. Ils restent aphones sur les préceptes et principes religieux face aux dirigeants, qui peuvent se payer le luxe de piétiner ce que nous avons de plus cher. Pire encore, allant jusqu’à promouvoir des contres valeurs, sans gêne. Oui le véritable discours religieux est à l’agonie, sous le poids de l’opportunisme à outrance. Il y avait tellement à dire dans les prêches de Tabaski, cette année où l'injustice sociale a atteint son paroxysme au Sénégal. Entre les arrestations arbitraires pendant que le frère du président de la République se pavane comme un prince, alors qu'on attendait des éclaircissements sur les contrats de pétrole et de gaz. Qu'est-ce qu'on reproche concrètement aux << activistes >> jetés en prison comme des malpropres ? La communication à ce niveau est juste inconcevable dans un état de droit. Chacune des sorties alambiquées du procureur Bassirou Gueye est une torture pour nos pauvres neurones. Pour paraphraser Einstein, << on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré >>. On perd nos mots sous le poids de nos maux.
Du chantage larvé :
<< Chaque peuple a les dirigeants qu'il mérite >>. Une assertion découlant des actes posés par les gens qui composent ce peuple. Ce qui nous renvoie à la responsabilité individuelle avant d'arriver à la responsabilité collective. Une société malade à plusieurs niveaux. Ces commerçants véreux qui profitent des événements religieux, pour augmenter les denrées de première nécessité sans état d'âme en sont une preuve irréfutable. Cette méprisable façon de faire quand on a le minimum de pouvoir sur l'autre. Un total manque de solidarité envers des citoyens qui les ont soutenus autant que possible, lorsqu'ils se sont sentis dominer par la concurrence occidentale. Il y a des comportements à revoir dans nos relations humaines.
Sans oublier ces militants corrompus jusqu’à la moelle, insulteurs public ou privé, avocat du diable, piétinant ce qui leur reste de dignité, quémandant une ration alimentaire par ci, le règlement d’une facture ou ordonnance par là, toujours auprès de leurs bourreaux. Leur lucidité temporelle est en fonction du degré de la menace de leurs bas intérêts.
Moi ou Nous :
L'unité ne se décrète pas, elle se crée.
Nous assistons à des batailles de polochons indignes d'hommes et de femmes qui prétendent défendre une même cause. L'amour propre est en train de décimer des alliances probables, entre personnes qui se revendiquent pourtant du même bord. La patience dans l'organisation est une vertu chez les futurs vainqueurs. L'action dans l'émotion est souvent suicidaire. L'impulsif demeure une éternelle victime. L'orgueil du << faible >> est inopportun voire insensé face à un pouvoir réactionnaire. La fierté dans l'humilité aide à anticiper des actes forts et déterminants. Le nombrilisme primaire mène au diktat de la pensée unique. Le sectarisme finit toujours par étouffer ses adeptes. L'union sincère fait la force !
Bocar GUEYE