« L’injustice ne peut régner que là où les hommes de bien ont baissé les bras »
Le juge Souleymane TELIKO est cité à comparaître devant la formation disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature le 30 novembre 2020. Le 30 novembre,15 magistrats (12 chefs de cour et 3 élus) vont décider des suites qui seront données à une procédure disciplinaire loufoque et totalement ridicule.
• Cheikh Tidiane Coulibaly et Mansour Mbaye (Cour suprême) ;
• Lassana Diabé et Cire Aly Ba (Cour de Dakar) ;
• Assane Ndiaye et Bachir Seye (Cour de Ziguinchor) ;
• Cheikh Ndiaye et Mandiaye Niang (Cour de Saint Louis) ;
• Alpha Ousseynou Diallo et Ousmane Kane (Cour de Kaolack) ;
• Aminata Ly Ndiaye et Cheikh Tidiane Diallo (Cour de Thiés) ;
• + 3 membres élus
Ces 15 juges ont rendez-vous avec l’histoire, et devront clairement prendre toutes leurs responsabilités, faire preuve d’impartialité, de probité, d’indépendance, et de dignité. Le 30 novembre, ces magistrats vont-ils faire honneur à la justice sénégalaise ou au contraire se muer en bourreaux pour plaire au prince Macky Sall, véritable maître d’œuvre de cette cabale inédite contre le Président de l’UMS qui mène un combat digne et noble pour l’indépendance de la justice et qui défend les intérêts moraux, matériels et professionnels de leur association ?
Dans une récente sortie, l’ancien juge Hamidou Dème a soutenu que l’affaire TELIKO est l’illustration de l’immixtion des velléités de domination du Pouvoir exécutif face à une hiérarchie judiciaire qui refuse de prendre son indépendance. Cette Hiérarchie va-t-elle se montrer à la hauteur des enjeux de cette affaire ou au contraire conforter les terribles soupçons de soumission qui pèsent sur elle ?
En vérité, le 30 novembre sera un test majeur pour le Premier Président de la Cour suprême. A quasiment 2 ans de la retraite, Cheikh Tidiane Coulibaly, réputé pour son indépendance et sa probité, va-t-il préserver sa réputation et défendre l’honneur de la justice sénégalaise, victime d’attaques sans précédent de la part d’un régime totalitaire pervers et abject ?
Ses pairs accepteront-ils de faire le sale travail et compromettre le devenir de l’UMS pour des logiques de carrière ?
Sont-ils conscients que derrière l’affaire TELIKO, c’est le sens de l’honneur et de la dignité des magistrats qui seront passés à la loupe ?
Laisseront t’ils un régime déviant compromettre nos libertés et assujettir la justice, le dernier rempart contre le chaos ?
L’heure est très grave. Par conséquent, nous lançons un appel solennel et demandons aux membres des organisations de la société civile (LSDH, RADDHO, Amnesty International Sénégal, Forum Civil – Section Transparency International), aux acteurs du monde judiciaire (avocats, magistrats), aux médias, et à tous les citoyens épris de justice d’investir massivement, aux premières heures de la matinée du 30 novembre 2020, le bâtiment de la Cour suprême, situé, Boulevard Martin Luther King, Dakar Fann pour soutenir l’UMS et son Président.
Tous à la Cour suprême le 30 novembre pour sauver le soldat TELIKO dont le nom est à jamais gravé dans l’histoire comme le magistrat, qui, face aux attaques malveillantes d’un régime aux abois, est resté droit dans ses bottes pour défendre son indépendance. Son nom prévaudra sur ses bourreaux, qui, dans la mémoire collective seront jetés dans les poubelles de la malfaisance républicaine.
L’humanité se compose de trois individus : les bourreaux, les victimes et ceux qui agissent sur leur destin.
Le lundi 30 novembre, des milliers de sénégalais devront manifester leur attachement à l’indépendance de la justice et dire : non, la justice ne doit pas être ligotée et le magistrat n’est pas obligé au conformisme et au silence.
Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr