Ça se murmurait, se susurrait dans les chaumières. Puis, la rumeur s’est étendue dans les réseaux sociaux où elle est devenue une réponse automatique, une sorte de joker à brandir au cours d’un jeu pour en tirer avantage. Jusque-là, comme tout bruit confus, il fallait l’ignorer et se concentrer sur le plus important ; c’est-à-dire participer ou répondre à cet appel de Pastef pour retirer le Sénégal des mains de cette race de politicards incompétents qui ont assez échoué pour ne pas dire merdé.
Cependant, sur ce coup d’Ahmed Khalifa Niass qui est tout de même une voix pas autorisée mais écoutée, l’accusation est grave. Il met tout un parti sur la sellette pour des raisons subjectives. L’accusation, est trop sérieuse en tout cas pour que la simple militante que je suis reste indifférente à ces propos qui n’engagent pas que la personne de Sonko, mais tout un parti aujourd’hui diffamé de la manière la plus violente qui puisse exister actuellement.
Parce qu’Ahmed Khalifa Niass déclare que Sonko a obtenu 33.000 voix aux dernières législatives, 33.000 qui correspondent selon son analyse, -impertinente et déplacée, donc inadaptée à la situation-, au nombre de wahhabites et salafistes du Sénégal. C’est réduire donc, tout militant de Pastef à un soutien de Daesh ? Ahmed Khalifa Niass, en chargeant un candidat opposant à travers une histoire montée ainsi de toute pièce, est allé franchement trop loin. C’est lâche. Et, les accusations sont graves.
Je peux comprendre que certains soient troublés par la croissance de Pastef, parce que leurs partis se vident. Qu’une certaine presse ne voyant que d’un côté et ne tendant le micro ou ne donnant la parole qu’à ceux qui font du bad buzz, n’étonne plus. Je respecte les avis différents, les positions contradictoires argumentés, l’opposition dans l’opposition, même les jugements de valeurs en soi ne me dérangent pas.
Depuis la radiation du leader de Pastef, depuis l’avènement de ce qui semble une campagne de décrédibilisation de la personne Sonko, malheureusement pour le pouvoir, il y a eu au contraire, une augmentation considérable de militants dans nos rangs. Les cellules, sections de Pastef connaissent un afflux croissant de citoyens sénégalais indignés par les calomnies et la lâcheté des moyens employés jusqu’ici pour combattre les idées de Pastef et décidés à rejoindre la cause du parti.
La grande massification de Pastef, la dynamique sur laquelle se trouve le parti actuellement intrigue, dérange et fait peur. Car, comment réussir tout ce que Pastef entreprend, mobiliser tous ses gens au Sénégal et dans la diaspora sans sous ? La réponse leur parait trop simple pour être vraie à leur entendement. Pourtant elle se résume en deux mots : espoir et patriotisme. Car, les militants de Pastef ne sont personne d’autre que tous ces milliers de sénégalais désespérés, exclus et déçus des politiciens carriéristes qui changent de couleurs au gré de leurs intérêts personnels ; d’ailleurs ils sont en grande majorité néophytes en la matière. Tous ces sénégalais qui avaient vomi la politique et les politiciens voient en ce parti une alternative crédible, mais plus qu’un changement récursif, ils voient en Sonko, leader du parti un homme de rupture, un porteur d’espoir, homme néo-politique naïf peut-être, mais au moins sincère et -jusque -là, qu’on le veuille ou non-, clean.
Mais ce qui est inconcevable, en tant que citoyenne sénégalaise, militante dans ce Pastef aujourd’hui diffamé, c’est que l’engagement de tous ces citoyens et républicains et l’amour pour la patrie le Sénégal de ces membres ou sympathisants de Pastef, soient assimilés à une appartenance à Daesh, surtout quand on sait pertinemment que, rien que des intérêts strictement personnels font courir l’accusateur. Il veut plaire au prince comme il l'avait fait en 2000 pour Diouf vis-à-vis de son ex ami/ennemi (c’est selon) Abdoulaye Wade qu’il avait assimilé à de la soupe kandja qu’il disait détester par-dessus tout. La suite, tout le monde la connait. Ahmed Khalifa Niass qui balance, avec une si flagrante légèreté, des accusations si sérieuses, a aujourd’hui démontré jusqu’où il peut aller pour attirer l’attention de Macky Sall juste pour se faire réintégrer dans sa cour. Il apporte ainsi sa lamentable contribution à la campagne pour jeter le discrédit sur Pastef en visant son leader Ousmane Sonko. Ce supposé lien avec Daesh qu’il fait semblant de dénoncer, lui servira peut-être de monnaie d’échange ou de faire valoir pour accéder enfin à la cour du roi. Pitoyable ! C’est vous dire combien le mal est profond actuellement au Sénégal. Mon pays est malade, malade de ces savants malhonnêtes qui travestissent un certain savoir acquis durant toute une vie juste pour plaire et s’attirer des largesses d’un pouvoir malheureusement moribond.
Seulement, cette-fois Ousmane Sonko n’est pas seulement visé, mais tout militant de Pastef. Et, nous qui évoluons dans la diaspora, sommes malheureusement exposés. Nul n’ignore combien Daesh préoccupent les esprits ici en France et partout ailleurs en Europe. Risquons-nous de perdre la confiance et le respect acquis à travers les bons comportements dont nous avons fait preuve jusque-là en vivant dans un pays étranger à cause des accusations d’Ahmed Khalifa Niass ? Affirmatif, si la réponse qui sied à ses accusations ne lui est pas apportée. Si on les laisse faire, arborer un simple tee-shirt de Pastef ou un pin, un porte-clé ou tout autre objet banal avec le logo du parti dessus pourrait s’avérer dangereux.
Bien-sûr, l’accusation de Ahmed Khalifa Niass est absurde et il ne s’agit là que d’une attaque sournoise et malicieuse contre Pastef, maintenant qu’ils ont usé de tous les moyens légaux et illégaux à l’endroit de Sonko, en vain. C’est une attaque contre la conviction des nombreux citoyens sénégalais militants de ce parti. Aucune accusation formelle, aucune preuve. Cette accusation vise Pastef au plan international pour préparer le terrain afin de pouvoir valider plus tard et aisément ce que Macky Sall veut faire : museler Sonko, l’emprisonner certainement et réduire ce parti à zéro. Ils ont commencé à distiller des rumeurs sur son soi-disant chauvinisme. Puis, ils ont essayé de faire croire qu’il y aurait un sentiment anti-français nourri et entretenu dans Pastef. Maintenant c’est une accusation d’appartenance à Daesh. La suite logique à cette cabale ?
Pourtant, avec Pastef il ne s’agit que de vision et d’une conception nouvelle de comment faire de la politique au Sénégal. Une conception qui aurait pu être tout ce qu’il y a de plus banal dans une république normale, hélas ; une ambition qui passe pour une exception tellement les choses sont pourries, le mal est profond.
Je suis patriote, foncièrement républicaine. Si aujourd’hui je milite fièrement dans Pastef, c’est parce que je me retrouve dans les idées défendues ; l’éthique, la fraternité, le patriotisme. Je reste convaincue que l’avenir de mon Sénégal est entre nos mains et qu’à travers les idées prônées dans ce parti le changement espéré au Sénégal est réalisable.
Donc à Akhmed Khalifa Niass, je rappelle que ;”toute âme goutera à la mort” et que comme le dit Emile Deschanel, “on emporte en mourant que ce qu’on a donné”.
Rokia Pedro Thiam
Pastef-France