Alioune Badara Cissé est un torrent impétueux. Il n’est pas trop économe en bons mots pour déclamer son amour pour ses frères républicains. Pas question, pour lui, de céder à la « tiédasserie » qui s’est emparée des siens. Pensée tiède. Fraternités calculées. Critiques tues.
Bref, le quotidien du parti présidentiel n’incline guère aux remises en question vivifiantes, compagnon indispensable des organisations dynamiques. Si tous rivalisent de gentillesse vis- à-vis du couple présidentiel, ABC ne veut pas se laisser griser par le politiquement correct de saison. Il ne veut pas être dans le vent des amabilités trompeuses. « C’est le destin des feuilles mortes d’être dans le vent », avertit-il.
Non, ce Saint-Louisien à la langue généreuse, préfère poser les pieds sur terre et secouer vigoureusement le cocotier des certitudes affadies de l’APR. Contrairement au président Sall, ils ne croient pas que les « septuagénaires » qui partagent le canapé présidentiel soient des promesses d’un avenir radieux pour le régime actuel. « Je n’ai pas ma langue dans ma poche.
Quand j’ai une chose à dire, je le dis ». Tout le monde ne goutte pas à cette liberté de ton. Ça ne lui garantit pas que des amis dans sa famille politique. A Saint-Louis, on lui a préféré le frère de la Première dame pour briguer la mairie. Mais qu’à cela ne tienne ! ABC use si bien de la technique de la carte postale… Il en poste une tous les jours dans les médias et a fini par s’imposer à ses frères comme une réalité incontournable. Une ration quotidienne de triple sandwich de stress pour l’APR.
Note : Ce texte est publié par le journaliste Sidy Diop sur son compte Facebook. Reseau News le
reprend tel quel, espérant que l’auteur ne lui en tiendra par rigueur.