Édito-TAS perdu entre les valeurs républicaines et sa République des Valeurs

Le devoir d'assumer en collégialité l'action gouvernementale est une règle élémentaire quand on accepte d'accéder à la table du Conseil des ministres. Une posture qui doit reflèter l'éthique et la morale des aspirants à la chaise présidentielle. La règle, on doit se l'appliquer malgré qu'elle ne soit pas écrite. Mais elle s’impose par bon sens qui est la chose la plus universellement acceptée. De surcroît que cette règle ne s’apprend nulle part. Un réflexe républicain.

La moralité et la sacralité de l'institution l'exigent. On doit se l'approprier car le caractère sacré des institutions prévaut sur les humeurs, et les règlements de comptes politiques ou personnels. En ce sens, l'ancien ministre manque d'urbanité envers les Sénégalais.

S’il est salutaire que les hommes politiques écrivent des livre-programmes ou livre-dénonciateurs, ce bouquin à charge de Thierno Alassane Sall contre son ex mentor sur sa gestion calamiteuse de nos ressources naturelles et notamment pétrolière pose un vrai problème d’éthique. Parce que derrière Macky Sall à l'Élysée lors de la visite d'État, il était devant le chef de l’Etat et acquiesçait lorsque M. Sall, tel un commis de la multinationale pétrolière, s'exaltait à faire tristement la genèse de Total devant un François Hollande qui connait pourtant mieux la multinationale que son hôte du jour.

C’est vrai qu’un devoir d'explication envers les Sénégalais s'impose à lui sur au regard de ses fonctions alors qu’éclataient les scandales pétroliers au pays. Le devoir de rendre compte doit s’accommoder de certaines précautions. Parce que la fonction de ministre est éminemment politique. Elle n’échoit pas forcément aux meilleurs d’entre nous. Souvent, c’est la confiance et la dimension politique qui priment sur les autres aspects.

 TAS Acteur ou téléspectateur ?

Et de ce point de vue, TAS ne devait pas révéler, si tenter que cela est vrai, les discussions qu’il a eues dans l’intimité du bureau du Président de la République. C’est en sens que qu’il manque d'urbanité envers nos institutions. La loyauté d’un ministre vis-à-vis du président et des Sénégalais exige de rabattre le caquet quand on quitte sa fonction. Du moins, pour certains détails embarrassant échangés dans l’intimité. Car on ne dit pas tout ce que l’on sait. La grandeur d'un Homme.

Ce livre très intéressant dans la manifestation de la vérité et la compréhension des tractations sur le contrôle du pétrole sénégalais aurait dû être épuré de certains passages qui fragilisent la parole présidentielle. Même si celle-ci est déjà mis et remis à mal par le principal intéressé. Mais ce n’est pas une raison de discréditer la fonction présidentielle.

Thierno Alassane Sall devrait le faire dans l'instantanéité des faits. Et c’est dommage pour nos Hommes et Femmes qui aspirent à "Une république des valeurs". Certes sa démarche nous éclaire davantage sur le niveau de patriotisme de ceux qui président nos institutions. Pour avoir était témoin au Palais de l'Élysée de la cérémonie de signature solennelle  de ces contrats, ma déception est énorme. Car ce jour-là, aucun signe de désapprobation ne s'apercevait sur le visage de TAS.

Or, comme le résume bien Amadou Khrumah, "Quand on refuse on dit Non". Une phrase que tout Républicain doit avoir au bout des lèvres pour des valeurs qui précèdent la République désirée et non une République à la recherche de valeurs. Mais il faut qu’il nous éclaire sur son rôle sur tous les scandales qui secouent ce secteur.

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