Il ne fait pas bon actuellement être un dirigeant politique d’opposition au Sénégal.
Alors qu’on a appris, il y a peu, l’exclusion de la prochaine campagne des présidentielles 2019 de Karim Wade en vertu de l’article L 31 du Code électoral, voici que se profile maintenant celle de Khalifa Sall, toujours en vertu du même article L 31.
L 31, le coupeur de tête
Si le premier a été condamné en première instance à 5 ans de prison ferme et une amende de 5 millions de Fcfa pour escroquerie sur des fonds publics et faux en écriture, le second à été condamné à 5 ans par le TGI de Dakar.
Et pour faire bonne mesure il est également prévu de lui appliquer les articles 32 et 34 du Code électoral qui l’empêcheraient d’être électeur et éligible. Rappelons que l’intéressé est incarcéré depuis le 7 mars 2017 et à moins d’une grâce présidentielle il sera encore derrière les barreaux le 24 février prochain.
Il reste bien sûr le recours en appel qu’il a intenté et sur lequel les juges vont se prononcer le 9 juillet, ainsi que la possibilité d’un pourvoi en cassation, mais l’horizon politique s’obscurcit pour l’ancien maire de Dakar.
Museler l’opposition
Macky Sall, qui rentre de Russie, où il assistait aux matchs des Lions de la Téranga, aura peut-être, entre deux cuillérées de caviar, évoqué cette situation avec Vladimir Poutine. Celui-ci est en effet un expert pour museler l’opposition et la réduire à sa plus simple expression. Peut-être même suivra-t-il quelques-uns de ses conseils afin d’assurer sa pérennité au palais présidentiel de Dakar, car question longévité au pouvoir le nouveau tsar de Russie est un champion. En revanche, il est bien connu qu’il n’est pas un parangon de vertu et son régime un modèle de démocratie. Il ne peut donc avoir valeur d’exemple pour le Sénégal.
So-Ho