Les dernières semaines ont été marquées au Sénégal par les sorties maladroites de deux acteurs politiques clés de notre pays. Idrissa Seck et Macky Sall. Le premier s’est distingué par des propos jugés injurieux à l’islam et le second, pour faire plaisir à la France, a insulté la mémoire des tirailleurs sénégalais.
La politique relève de la magie, surtout dans un pays qui s’appelle le Sénégal, où les Sénégalais sont désenchantés et anesthésiés face aux scénarios hideux des acteurs politiques. Il faut se doter des talents d’un saltimbanque dans un joli costume ou dans un grand boubou pour bien réaliser des pitreries dans le dessein de ne pas rater l’ascenseur politique ô combien périlleux à atteindre. Il faut savoir manier la farine comme le boulanger ivoirien qui a fini de s’être s’enfariné lui-même. Bref. Il faut être éloquent qu’importe les énormités qui parent le discours politique face à une opinion publique qui tranche parfois sans comprendre le fond d’un débat à cause d’une certaine élite intellectuelle perverse qui ne remplisse pas forcément la fonction d’intellectuel dans la société comme l’avait prédit Antonio Gramsci.
Malheureusement cette semaine a été lamentable sur le plan de la communication pour deux acteurs politiques populaires : le leader de Réwmi Idrissa Seck et le président Sall.
Le premier qui éprouve une délectation à user la ruse jusqu’à désabuser même ses sympathisants doit se dire « quelle boulette inutile » ai-je commis ? Cette fois-ci, il s’est aventuré dans un domaine dogmatique qu’est la religion, surtout celle musulmane, provoquant l’hystérie des gardiens de la « bien-pensance », prompts à juger que la pensée des autres et non celle qu’ils incarnent, entachée le plus souvent d’une once de moralité ou religiosité. À force de vouloir user la ruse, Idrissa Seck s’est grillée tout seul cette fois-ci. Du pain béni pour le pouvoir qui s’égarait dans des circonlocutions en voulant lui apporter la réplique à chaque fois qu’il communiquait sur les affaires de la cité. Mais un répit de courte durée car le président Sall lui a pris le témoin dans ce qui semble être une course de relais de «bêtises ».
Comment un président Africain, de surcroît du Sénégal, ose circonscrire l’amitié de la France envers le Sénégal dans « des desserts » que le colon servait aux tirailleurs de nationalité sénégalaise au détriment des autres nations africaines ? Quelle drôle d’amitié !
Il faut être Macky Sall pour sortir cette bêtise à la hauteur du discours de Sarkozy à Dakar.
Mais cela ne me surprend guère de lui. Parce qu’en 2016 lors de sa visite d’Etat en France, il avait été interpellé par un confrère français sur la présence des multinationales françaises au Sénégal, et notamment Total. Dans sa réponse, Macky Sall s’est lancé dans une logorrhée en présence de son homologue français d’alors, François Hollande. Il s’est transformé pour la circonstance en avocat des entreprises françaises. Donc, que le président de la République soit un pro-français ne me surprend pas. Par contre, imaginer qu’il pouvait, pour faire plaisir à la France sortir de telles insanités contre nos dignes et valeureux tirailleurs me dépasse. Ces derniers doivent se retourner dans leurs tombes ou fosses communes au cimetière de Thiaroye.
KMNGN