Les identités d’un système contre le système des identités

Pour gagner les élections en Afrique, l’éloquence et l’intelligence du candidat ne suffisent pas, ni son offre programmatique non plus. Et comme l’a si mal-bien dit le président gabonais Ali Bongo lors de sa confrontation avec Jean Ping pour le contrôle du pouvoir, «…en politique un plus un ne fait pas forcément deux ». Une phrase attentatoire à la démocratie africaine. Mais son raisonnement « pouvoiriste » résume le caractère compliqué et complexe de la politique dans ce continent qui souffre de déficits démocratiques.

Il faut certes avoir de l’avoir pour aller à la conquête du pouvoir, mais il faut surtout beaucoup d’argents. D’ailleurs, le Juge Dème l’a appris avec surprise auprès de certains opposants à l’issue de ses entrevues avec eux. Certains de ces derniers avec leurs expériences, lui recommandaient de tabler sur un budget d’un milliard pour mener une vraie campagne électorale.

Très surpris, il s’interroge désormais sur l’origine du patrimoine de certains opposants, au point de vouloir faire de la déclaration de patrimoine un préalable pour tout candidat à l’élection présidentielle.

Ces opposants qui connaissent bien les rouages d’une campagne présidentielle sont les produits d’un système de gouvernance jugé archaïque et en déphasage avec les exigences de la démocratie moderne. Ils représentent « les identité d’un système ou les identité du système ». Leur caractéristique est de mettre en avant l’intérêt partisan au détriment de l’intérêt national. Ils savent ce qui est bien pour le pays en matière de bonne gouvernance, mais ils sont pris en tenaille par des considérations politico-politiques.

A côté des identités du système, il y a ceux qui veulent donner au « système une identité ». Cette génération d’opposants a émergé avec l’avènement du Président Macky Sall. Ils sont incarnés par Ousmane Sonko, Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum, Ibrahima Dème et Abdoul Mbaye. Eux ne jurent que par l’intérêt national. Si Thierno Alassane Sall, Ibrahima Dème, Thierno Bocoum et Ousmane Sonko, par leurs histoires respectives ont prouvé aux yeux de l’opinion qu’ils sont prêts à faire des sacrifices sur leurs carrières pour des principes et le refus de la compromission sur les d’intérêts nationaux, Abdoul Mbaye à encore des choses à prouver.

KMNGN