Des actes et non des mots contre les maux de l’insécurité !

02 - Novembre - 2018

CHRONIQUE DE SO-HO

L’insécurité est une réalité quotidienne pour les habitants de certains quartiers criminogènes de Dakar, comme Pikine et Guédiawaye, mais aussi d’un certain nombre d’autres villes. Beaucoup de raisons peuvent l’expliquer et parmi elles l’urbanisation galopante de la capitale, un taux de chômage élevé en particulier chez les jeunes, un taux de pauvreté de près de 55% dans la capitale, le trafic de drogue, l’alcoolisme, des commissariats et gendarmeries trop peu nombreuses, des forces de l’ordre sous-équipées, des coupures de courant récurrentes qui favorisent les agressions et les violences, etc.

Des milices d’auto-défense

La situation est à ce point critique qu’on voit se créer, ici et là, des milices d’auto-défense bien décidées à se faire justice elles-mêmes. Or la sécurité est une prérogative régalienne de l’Etat qui serait bien inspiré de recruter des policiers, de construire de nouveaux commissariats et d’avoir une véritable stratégie de lutte contre le crime et la délinquance.

Une école de cybercriminalité

C’est dans ce contexte que le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Sidiki Kaba vient d’annoncer la création, en coopération avec la France, d’une future école internationale de cybercriminalité dont la pose de la première est prévue lors du 5ème Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique qui se tient actuellement au centre international de conférences de Diamniadio.

Il n’entre pas dans notre esprit de contester le bien-fondé de cette initiative qui est indispensable tant est grande l’activité des cybercriminels qui menace la stabilité des Etats.
Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Et cette école ne doit pas masquer la réalité dramatique, quotidienne, sur le terrain, des sénégalais qui se font racketter, agresser, violenter faute d’une réponse sécuritaire suffisamment forte.

Entendez-vous la colère des habitants monter ?

Lutter contre le crime numérique est bien, lutter contre le crime « physique » serait mieux car si dans le premier cas on parle de crimes en « col blanc » qui affectent le tissu économique, dans le deuxième il est question de la vie même d’habitants des grandes comme des petites villes. Il est plus qu’urgent d’agir, de ne plus complaire dans des postures, de descendre des tribunes des conférences internationales pour se mêler à la population et de passer des paroles aux actes.
Les sénégalais et sénégalaises honnêtes demandent à être protégés dans leur vie de tous les jours. Allez-vous enfin les écouter ?

So-Ho

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