Il est toujours difficile pour un pays d’accepter d’être montré du doigt par Amnesty International, surtout lorsque ce pays se réclame des valeurs démocratiques.
Et pourtant c’est bien ce qui arrive au Sénégal qui se voit ouvertement critiqué, tancé par l’organisation de défense des droits de l’homme à la réputation bien établie depuis de nombreuses décennies en raison de la rigueur et de l’exactitude des rapports qu’elle publie.
Le gouvernement en place à Dakar peut bien sûr réfuter « ces accusations graves et erronées », il n’empêche qu’Amnesty confirme ses informations et dénonce « des procès inéquitables » à l’approche de l’élection présidentielle de février prochain.
Amnesty International vise nommément le cas de Khalifa Sall, qui devrait être fixé sur son sort le 30 août par la cour d’appel de Dakar et qui a fait acte de candidature à la présidentielle depuis la cellule où il est emprisonné. Mais l’organisation, dont le siège est à Londres, fait aussi référence à la situation qui est faite à Karim Wade (fils du président Abdoulaye Wade : 2000 – 2012) condamné en mars 2015 à six ans de prison, et lui aussi candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle.
Amnesty reproche enfin aux autorités sénégalaises la façon « musclée » dont elles répriment les manifestations des partis d’opposition et des défenseurs de droits de l’homme.
A sept mois d’un scrutin électoral qui décidera de l’avenir du Sénégal pour les prochaines années, le président Macky Sall et son gouvernement seraient bien inspirés de montrer un visage de la vie démocratique sénégalaise différent de l’actuel, qui est loin d’être idyllique.
So-Ho