Décidemment la campagne présidentielle de février 2019 s’annonce forte en rebondissements en particulier s’agissant des déconvenues judiciaires de Karim Wade et de Khalifa Sall, à ce jour empêchés juridiquement de se présenter à la candidature suprême.
Problème, le 24 octobre dernier, le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies a demandé la révision du procès du fils de l’ancien président Wade, remettant en cause le jugement rendu par la CREI (Cour de répression de l’enrichissement illicite). L’actuel chef de l’Etat Macky Sall a-t-il senti le vent venir, toujours est-il qu’il y a peu il a laissé entrevoir la possibilité d’une amnistie pour les deux hommes … au lendemain de sa réélection. Dont celle de Karim Wade condamné à cinq ans de prison. Justifiant ce geste généreux par « la nécessité de la reconstruction nationale dans un esprit de renouveau et de consensus national », ajoutant « il faut aussi savoir tourner la page ».
A se demander si Macky Sall a été informé de la décision de l’ONU ? A moins qu’il n’ait décidé purement et simplement de l’ignorer.
Première question : En quoi une amnistie présidentielle serait-elle nécessaire s’il y a une révision de la culpabilité de Karim Wade ?
Deuxième question : Pourquoi continuer à exiger le paiement des 138 milliards CFA d’amendes infligés à Karim Wade si au lendemain d’une telle décision l’Etat sénégalais se voit condamner à réparer intégralement Karim Wade dont les droits auraient été violés ? De son côté le père de Karim, Abdoulaye Wade a déjà fait savoir de façon grandiloquente qu’avant de saisir la maison de famille « il faudrait que le régime de Macky Sall marche sur mon cadavre ». Quant au TGI de Paris, saisi dans le cadre d’une procédure « d’avoir mal acquis » celui-ci n’a pas reconnu le délit d’enrichissement illicite et a débouté l’Etat sénégalais de sa demande. Un bel imbroglio judiciaire en perspective.
Troisième question : Comment dans ces conditions continuer à interdire l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales et sa participation à la prochaine présidentielle ?
Nonobstant cette situation quelque peu cornélienne Karim Wade vient d’expédier un premier lot de bagages à l’aéroport international Blaise Diagne via la compagnie aérienne Emirates. Ceux-ci ont été ensuite acheminés à la résidence de son père au point E, le quartier chic de Dakar. Un scénario digne des meilleurs romans feuilleton.
On vous disait bien que cette campagne présidentielle n’était pas avare de surprises et il y a fort à parier que d’autres rebondissements vont se produire d’ici la consultation électorale de février prochain.
So-Ho